Les films de loups-garous sont rares. Rares plus encore ceux qui s'avèrent être de bons films. Les années 80 amenèrent un petit revival avec quelques perles telles que Le Loup-Garou de Londres ou encore Hurlements. La décennie suivante fut hélas un peu moins réussie, en témoigne ce Pleine Lune tout au plus sympathique mais qui ne reçu pas les honneurs d'une sortie cinéma chez nous...
Brillant scénariste de Hitcher, Aux frontières de l'aube et également réalisateur de quelques réussites (Cohen & Tate, Body Parts), Eric Red adapte ici le roman "Thor" de Wayne Smith où nous suivons l'attaque d'un lycanthrope sur une famille américaine et dont l'histoire nous est présentée sous le point de vue du chien de la famille. Une originalité hélas tronquée dans l'adaptation en dépit du rôle toujours aussi primordial du canidé. Particulièrement gore, notamment dans ses 4 premières minutes, le long-métrage s'avère radical en présentant directement le loup-garou (par ailleurs très bien réalisé) et la menace qui pèse sur la petite famille constituée de la fadasse Mariel Hemingway et du jeune Mason Gamble (le Denis la Malice du film éponyme).
Le bad guy poilu du film est quant à lui interprété par le toujours aussi monolithique Michael Paré qui, en dépit de dialogues ringards et d'une posture peu charismatique, reste un des points forts de ce film parfois laborieux, notamment lors des scènes familiales, et quelque peu exagéré par instants (l'affrontement final). Un morphing numérique raté, une poignée de baisses de rythme et des dialogues nanardesques ne feront pas de Pleine Lune un film mémorable mais tout au plus une sympathique série B bien en deçà de ses illustres modèles mais bien plus réussi que Le Loup-garou de Paris, sorti un an plus tard.