Y a rien à défendre là dedans, c'est juste mauvais, qu'est-ce que tu veux dire de plus ?
Les personnages sont chiants, le gosse horripilant se disputant la vedette avec le faux-héros-mystérieux-dont-on-connait-pas-trop-les-intentions, le rythme est mal mené et se laisse sentir malgré la relative brièveté du métrage, les décors s'affichent comme la marque de fabrique des bas fonds des 90's avec cette soudaine perte de tout savoir faire quand il s'agit de filmer un peu de paysages d'extérieur, raffolant de ces bons plans studios avec plantes vertes flashys que tu as déjà vu dans Anaconda, Congo ou même ADN (tu sais ce plagiat de Predator avec Mark Dacascos qui tabasse un alien... Nan tu connais pas ? C'est pas trop grave)...
Et pourtant, moi j'aime bien... En d'autre circonstances j'éviterais d'en parler mais bon, on va dire que mon cas sur le sujet est loin d'être très récupérable... Si le film parle d'un truc avec des crocs, des griffes et des naseaux suintants et qu'en plus il se permet un peu de générosité, je ne peux m'empêcher de le saluer. Et il se trouve que ce film en a de la générosité.
La scène d'intro enchaîne les clins d'oeil à "Hurlements" et dévoile d'emblée une créature assez classe, grosse boule de touffes, de muscles boursouflés et de pattes acérées, et même si tout son punch ne fait que cacher le vide à venir, elle réussit à captiver le spectateur indulgent et plein d'espérance se laissant parfois aller à aimer les gros trucs bien nazes qui en ces temps reculés pourrissaient sur les étagères oubliées des fonds de vidéo-clubs. Et la plus grande partie de mes points sont attribués à cette grosse bête qui frémit du museau, crache ses râles rauques et galope dans les sous bois nocturne à la recherche d'une proie potentielle avant de s'adonner, le cas échéant, à une boucherie qui peut parfois se permettre quelques effets gores assez réussis.
Alors voilà, moi j'résiste pas à une grosse créature sauvage accroc au carpaccio de touristes, surtout si son look fait preuve d'un soin certain. C'est juste con que l'acteur qui incarne sa face humaine ait moins de charisme qu'un pangolin (remarque c'est vachement beau un pangolin) (en fait j'ai écrit pangolin parce que je trouve ce mot rigolo) (plus que "huître" en tout cas), mais c'est pas trop grave puisqu'on l'oublie vite derrière son autre apparence hirsute.
Mention spéciale au chien qui doit bien être le seul acteur non maquillé du film à savoir jouer un rôle.