Papa poule
Grand Prix du meilleur film de la Semaine de la critique, Plumes possède un postulat de départ fort étrange, avec un père de famille qui disparait dans une malle, lors d'un tour de magie raté,...
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Plumes c'est dès le premier plan l'ambition de proposer des images soignées. Tout est sale dans l'image mais l'image est propre. Systématiquement, le cadre est décadré, les surcadres inégaux. C'est rarement symétrique, presque jamais centré — sauf, si je ne m'abuse, lors du tour de magie qui tourne mal, tiens, tiens, un choix de mise en scène astucieux... Et c'est par ces anormalités (musique traditionnelle / moderne) de l'image que l'anormalité de la situation s'installe : le mari autoritaire et père de famille changé en poule à l'issue d'un tour de magie qui finit mal. La mère silencieuse et dévoué est seule avec ses enfants. De là découle toute une série de péripéties pour essayer de gagner de l'argent, pour essayer de payer le loyer, régler les dettes etc. Pas facile, quand on est une femme... On découvre la société égyptienne via des digressions apparentes, et par les divers personnages qui entourent cette famille. On vagabonde dans ce film, qui nous perd et nous récupère. On rit modestement mais vraiment. C'est une satire poétique, entre les médecins vétérinaires qui prescrivent à la poule des médicaments, dans l'espoir qu'elle redevienne un homme, l'ami de la mère, amoureux d'elle, qui lui prête de l'argent mais, pas aimé en retour, lui réclame remboursement tout le temps, il n'y a rien d'évident, c'est subtil et très naturel, même l'absurde apparaît naturellement. Finalement, c'est un film sur l'émancipation de la femme égyptienne, difficile, voire impossible.
J'ai pensé à Lamb, film islandais sorti quelques mois auparavant, qui s'inscrit aussi dans cet esprit là : un élément surnaturel surprend un peu puis est rapidement accepté et c'est le quotidien banal et réaliste qui continue. Car c'est ce que raconte Plumes, le quotidien d'une mère laissée pour compte avec ses trois enfants. Dès qu'on sort du cinéma occidental, les films, dans des récits qui marchent par digressions, semblent oser des choses impensables, avec a chaque fois une solution unique et révélatrice. Tout ça pour dire le monde. Dans ces fragments de vie , il y a sans doute l'essence de la société. C'est ça, la magie de l'image de cinéma.
Créée
le 29 mai 2023
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