Plus on est de fous utilise la toile de fond de la crise du logement dans le Washington de l'Amérique en guerre pour imaginer un appartement où cohabitent Jean Arthur, Charles Coburn et Joel McCrea. Comédie romantique mâtinée de screwball, le film obéit à un timing implacable, moins rapide que chez Hawks car l'aspect sentimental sous-tend toutes les actions des protagonistes y compris le vieux Cupidon incarné par un Coburn extraordinaire. On sait que Stevens était maniaque quitte à refaire les plans un nombre incalculable de fois mais c'est à si ce prix si la mécanique semble aussi bien huilée y compris dans des scènes qui n'ont d'autre ambition que d'amuser. On retrouve une Jean Arthur aussi remarquable que chez Capra, lequel disait d'ailleurs qu'elle était la meilleure actrice de sa génération. Elle forme un excellent duo avec Joel McCrea dont a, à tort, une image plus virile forgée par ses westerns. Le film est charmant, pas si léger que cela parce que fortement ancré dans une Amérique alors en guerre. Il est dommage qu'il soit autant oublié, c'est un vrai classique du cinéma hollywoodien des années 40.