Poelvoorde me faisait rire au début. Je pense que Podium est un des derniers films où il ne m'agace pas. Maintenant il me fait surtout rire dans ses interviews, preuve que lui reste drôle mais que ses films le sont moins. Il est probable aussi qu'il aprticipe moins à l'écriture de ses dialogues que par le passé. C'est ptet pour ça que je l'ai apprécié dans le grand soir puisqu'il avait plus de liberté artistique.
Podium, donc, est un film comique reposant essentiellement sur des répliques cinglantes. Poelvoorde est encore modeste et ne se permet pas encore le cabotinage à outrance. Malheureusement, cette qualité comique nuit un peu au film. En effet, le récit est construit sur un fil rouge assez mince (remporter un concours de sosie) et est prétexte à une série de sketches, de gags. Ajoutez à cela de longues séquences musicales et il ne reste plus beaucoup de temps pour raconter quelque chose. De ce fait, l'évolution des personnages et ce qui leur arrive est maladroitement montré. Ce que le personnage de Bernard Frédérique comprend, on ne le comprend que parce que le message est évident, un peu comme quand une addition simple en mathématique. Quand on ajoute 2 à 3, on ne doit plus réfléchir pour noter 5. C'est ce qui se passe ici, on comprend ce qu'il se passe uniquement par habitude du genre, mais en soi le développement reste trop mince.
Côté mise en scène, il y a quelques moments maladroits, et puis d'autres qui fonctionnent bien. Yann Moix tente une esthétique classieuse mais ce parti pris fait parfois un peu défaut au scène qui aurait gagné en efficacité avec une caméra plus spontanée et moins calculée. Les acteurs sont bons, moi j'adore Julie Depardieu, je la trouve mignonne, et elle forme à l'écran l'épouse idéale de Poelvoorde (Cowboy). Côté bande son, il est appréciable que Yann Moix ait diversifié son répertoire. Ce n'est pas que je n'aime pas Claude François mais ça n'aurait pas marché s'il n'y avait eu que ses morceaux.
Enfin je dirai que l'idée de base est géniale. On fait toujours des bipics pour parler d'une star et puis maladroitement on essaie d'amener des thèmes universels (drogue, amour déçu, vanité, etc). Ici, prendre un sosie permet de prendre une distance avec le personnage de Claude François sans pour autant éviter les thématiques qui sont liées à cet artiste. Parler d'un sosie, c'est aller plus loin dans le sujet, c'est aussi rendre le sujet plus humain, plus identificatoire. C'est d'autant plus dommage de ne pas avoir pris le temps de développer plus sérieusement l'histoire.
Bref, Podium est une comédie qui manque, hélas, d'un scénario plus travaillé et souffre également d'une mise en scène trop léchée. Heureusement, le rire l'emporte.