Cinémagique.
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Jean Cocteau : "On ne se consacre pas à la poésie ; on s’y sacrifie."
Vous êtes familier avec le terme d’égocentrisme ? Si je vous parle de l’œuvre d’Alejandro Jodorowsky ou Jodo pour les bédéphiles, alors mieux vaut comprendre que le centre de gravité du bonhomme, c’est son nombril. Mais attention ! Je ne vous parle pas d’un univers entièrement tourné vers lui-même. Non ! Jorowsky c’est un Mercurien qui telle une chimie passionnée se dissout dans l’action. Et son nombril à lui, il est tourné vers le monde. Le sien d’abord, ne vous emballez pas. Sa famille.
Poesia sin fin et son prédécesseur il y a 3 ans, le sublime La danza de la realidad sont des films de famille. Parce que Jodo s’y raconte. D’une façon totalement unique puisqu’il demande à ses fils de jouer les rôles de leur grand-père et de leur père. Ces multiples avatars permettent ainsi depuis mercredi à ce touche à tout de génie de dérouler l’histoire de sa vie.
La danza de la realidad et Poesia sin fine, il les a d’abord écrit. Seul ou au cours d’entretiens, en collaborations avec d’autres auteurs, cet homme aux mille vies s’est raconté. Il est amusant de noter que lui qui fait intervenir toute sa famille dans ses films et ce depuis le début dans les années 70 a pourtant écrit des livres de métagénéalogie, de psychogénéalogie, qui permettent de comprendre sa famille pour mieux en guérir.
Reprenons. Lui, né au Chili en 1929 de parents ashkénazes qui avaient fui les pogroms d’Europe de l’Est. Qui grandit dans un pays pauvre comme fils d’immigrés dans un siècle très agité. Son premier film autobiographique est délibérément fantaisiste, à la manière dont l’enfant non détourné de sa nature se souvient avec son regard intense de sa jeunesse. Ensuite il fréquentera de nombreux artistes, étant tour à tour clown, marionnettiste, poète ! Poète, messieurs dames !
Puis il partira pour Paris où il rencontrera les derniers Surréalistes et amènera son énergie tempête pour créer avec Roland Topor, un polyartiste pataphysicien qui mériterait des heures d’arrière-salle de café pour en parler. Tous les deux vont lancer un mouvement sur lequel je ne vais pas m’étendre ici afin de revenir au sujet du film sorti mercredi.
La poésie en action aurait pu être un titre envisageable. Jorowsky a choisi la poésie sans fin. Federico Garcia Lorca : Toutes les choses ont leur mystère et la poésie, c’est le mystère de toutes les choses.
Jodo n’est pas un grand mystère puisqu’il se raconte depuis des dizaines d’années. Si vous n’arrivez pas à passer par la porte pour le découvrir, peu importe ! Prenez donc la fenêtre ! En effet, le cinéma, la poésie, le tarot divinatoire, la psychomagie la psychogénéalogie, des essais, des pièces de théâtre, de la musique, de nombreuses collaborations en tant que scénariste de bande-dessinées…
Je ne sais comment entamer cette chronique et elle est déjà pratiquement finie. J’aimerais vous faire partager sur les ondes de Campus la passion que j’ai pour cet artiste. Comme Icare attiré par le soleil, voyez ma confusion à ordonner mes pensées pour l’aborder.
Alors le plus simple est de vous laisser le choix des armes :
Si vous êtes lecteurs et lectrices, prenez donc qqs heures pour lire La danse de la réalité. Si vous êtes cinéphiles, suivez son western christique El topo. Si vous aimez que les cartes vous parlent et les rituels syncrétiques, alors apprenez à tirer les tarots. Si vous appréciez la bande-dessinée, plongez dans L’Incal chez les Humanoïdes associés.
Et si vous êtes branchés, avant que le dit Incal soit adapté par Nicholas Winding Refn. Ou bercez-vous avec le documentaire sur le Dune que devait adapter de Frank Herbert Jorowsky avec une autre armada de grands artistes talentueux menés sous la houlette de ce provocateur plein de valeurs.
William Shakespeare : "La poésie est cette musique que tout homme porte en soi."
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Créée
le 5 nov. 2016
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