Sans doute ce film, comme ce poète kazakh, ne sera-t-il entendu que par une poignée de personnes parmi le vacarme de notre civilisation, et glissera comme une image fugitive sur un écran parmi les innombrables téléviseurs HD d'un hypermarché.
Sans doute la poésie se meurt-elle, plus vite que ne se meurt la littérature, que ne se meurt la langue kazakhe.
Mais peut-être alors qu'être poète aujourd'hui c'est être le dernier à chercher un sens et une beauté à cette modernité désolante et fascinante.
Au commencement était le Verbe, aujourd'hui la Poésie est Sacrifice: arroser seul, des larmes de ses poèmes, un arbre mort dans la steppe kazakhe, près du mausolée du poète Makhambet, cet arbre mort qui peut-être un jour finira par fleurir.