"Manger une pomme c'est mieux que de la regarder" (ou à peu près)
Poetry est globalement une petite déception dans mon monde d'engouement pour le cinéma sud coréen. Je suis sortie un peu troublée par le film mais dans l'ensemble, et à mon grand désarroi, la frontière de l'ennui a été franchie...
Pourtant j'ai tenté de m'accrocher au joli visage de Mija, à ses frivolités, à sa quête insistante et pleine de candeur vis-à-vis de la poésie. Mais l'histoire m'a laissé perplexe.
L'implication de son petit-fils dans un viol collectif achevé par le suicide la jeune fille la peine profondément, mais sa réaction est d'avoir de l'empathie pour la collégienne et pratiquement aucune remontrance envers Wook (d'ailleurs aucun des six violeurs ne semblent être inquiétés par leur famille ou professeurs, autre élément un peu perturbant !).
Elle poursuit les pas du fantôme mais pas le bourreau. On pourrait se dire que c'est parce qu'elle protège envers et contre tout son petit-fils, mais est-ce bien cela ? On dirait que l'horreur l'effleure mais qu'elle la repousse. Incompréhension ? Déni ? Désir de voir la poésie en toute chose ? Maladie ?
En parlant de maladie, le thème d'Alzheimer est amené dès le départ et mon petit esprit était déjà en train de divaguer dans un scénario autour de la perte de mémoire et de l'élaboration de poèmes, un truc cool quoi. Ben non, la maladie est là encore esquissée mais se perd dans le reste de l'histoire.
Et puis la poésie elle-même devient chiante, au travers des cours que Mija prend; le prof débite des phrases pour midinettes, les élèves racontent des histoires qui ralentissent le rythme au lieu de nous émouvoir, un flic se sert de séances de déclamation pour raconter ses pensées grivoises, bref une belle brochette d'ennui.
En bref je mets la note de 5 pour l'actrice dont le jeu en contrastes m'a vraiment plu mais qui a été desservie par une histoire tarabiscotée (putain j'ai pas écrit ce mot depuis mes 10 ans). Vraiment dommage, j'étais à deux doigts d'y croire.