Enfant tardif, Poil de carotte est houspillé par sa mère et ignoré par son bourru de père. Cette adaptation de Jules Renard figure parmi les films les moins aimés de Duvivier. A raison pour certaines interprétations désastreuses et une prise de son parfois défaillante. Et pourtant, dans sa deuxième partie, avec un Harry Baur qui dévoile sa grande humanité et une scène d'une extrême violence (la pendaison de Poil de carotte incarné avec naturel par le petit Robert Lynen), le film acquiert une force étonnante qui se prolonge dans un superbe dénouement. Tristement, les deux interprètes principaux mourront pendant la guerre, Baur des suites de sa détention par la Gestapo, Robert Lynen, résistant, fusillé par les nazis en 44. Il avait 24 ans.