We’ll meet again

Alors que j’imaginais un film taillé pour moi (sa réputation, son sujet, les retrouvailles Fonda/Lumet après le chef d'oeuvre "12 hommes en colère"...), « Point limite » est une déception.

Le principal souci vient du fait que lorsque, comme moi, on adore et connait par cœur « Dr Folamour » (réalisé également en 1964), la vision du Sidney Lumet est difficile.

L’intrigue est tellement proche avec de nombreuses scènes et personnages quasi identiques qu’il est difficile de ne pas avoir en permanence le film culte de Kubrick en tête au détriment de « Point Limite » qui selon moi est nettement en dessous sur plusieurs niveaux : dialogues, rythme (un peu mollasson avec une longue introduction de quasiment 40 minutes avant l’évènement déclencheur), réalisation (à l’exception du montage très travaillé du début et de la fin), direction artistique et acteurs.

Pour ce dernier point, les personnages sont dans l’ensemble peu marquants avec des interprètes interchangeables à l’exception d’un grand Henry Fonda et du professeur anti- communiste interprété par Walter Matthau.

On parle souvent de ce long-métrage comme d’un jumeau noir et réaliste de « Dr Folamour » mais ce serait oublié que sous beaucoup d’humour noir et d’ironie, le Kubrick est particulièrement sombre. Et concernant la crédibilité, la fin de « Point limite » est vraiment difficile à avaler dans ce contexte sérieux :

La satire chez Kubrick permettait de faire passer de nombreuses choses qui ici apparaissent datés : les scènes de traque des avions, via radar, un peu cheaps ; l’angoisse liée au communisme typique de l’époque.

A revoir un jour pour lui donner une seconde chance; en essayant de me détacher de mon regard biaisais de Kubrick-addict.