Alien: Romulus
6.5
Alien: Romulus

Film de Fede Alvarez (2024)

En tant que bon fan de la trilogie (une de mes Madeleines de Proust) avec la fin parfaite que proposait « Alien 3 », il me sera certainement toujours impossible d’apprécier tout ce qui a suivi (suite, préquel, pseudo-reboot). Il faut dire que depuis la qualité est loin d’être au rendez-vous : le grotesque d’« Alien Resurrection» en total opposition avec les 3 précédents épisodes et la mégalomanie mal placée de Scott sur « Prometheus » et « Alien Covenant » avec une volonté de sur-explication (voir de révisionnisme).


Ici pas de manque de respect ni de délire scénaristique. Au contraire, l’ensemble a une odeur de réchauffé : on convoque beaucoup d’éléments de « Alien » (le huis clos) et de « Aliens » (les multiples Alien et l’utilisation des armes) qui sont unanimement reconnus comme les meilleurs volets. On s’étonnera d’avoir tout de même quelques références à « Alien Resurrection » dont on aurait pu se passer (avec un nouveau délire génétique permettant au film de justifier son existence) et à « Prometheus » (via une ligne de dialogue ; Ridley étant tout de même producteur sur ce nouvel opus). Le fan-service est d’ailleurs un des grands soucis du film (un peu comme à l’époque pour le « Le réveil de la force » et « Star Wars ») :

Fan service parfois mal amené avec le fameux « Get away from her… » lancé n’importe comment et la toute fin copiée/collée quasi identique des 1/2/4) ; et parfois de mauvais goût avec la résurrection numérique de Ian Holm éthiquement douteuse car la nécessite de « refaire appel » à l’acteur pour l’intrigue était totalement dispensable (au contraire de Peter Cushing et de Carrie Fisher dans « Rogue One »)

Il en résulte un manque évident de plus-value et de fond par rapport aux autres épisodes (qui même pour les plus faibles/ratés arrivaient à proposer un minimum de nouveautés). Il faut également évoquer le souci des personnages qui sont quasiment tous interchangeables et sans caractères (ou physiques ; tous étant très jeunes) bien définis. Seule l’héroïne (bien campée par Cailee Spaeny) et l’androïde (évolution intéressante mais interprétation parfois crispante) ont un minimum de substance.


On peut tout de même reconnaitre à « Alien Romulus » sa qualité visuelle (la richesse de l’univers de Giger est sans limite) et noter quelques bonnes idées : l’introduction dans les colonies de la compagnie, le silence de l’espace et surtout la gravité bien exploitée dans une scène d’action au concept inédit dans la saga. Mais tout cela reste bien maigre et manque de personnalité.


En conclusion, il s’agit d’un retour aux sources raté qui s’apparente surtout à une vaine tentative de relancer une franchise à bout de souffle et sa rentable bébête. On peut espérer que l’aventure s’arrête ici pour notre Xénomorphe préféré mais au vu des 1ers résultats du box-office et de la reprise de la franchise par Disney, on peut sérieusement en douter.

Doof-Warrior
4
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le 27 août 2024

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