[Contient des spoilers]


Une mise en scène contenue pour la majorité dans des pièces fermées, un contrôle certain des personnages jusqu’aux performances des acteurs : Lumet nous laisse apprécier sa maîtrise. Le point majeur du film reste l’incroyable tension qui s’y maintient du déclenchement du “Fail-Safe” à la scène finale. Impossible pour le spectateur d’imaginer les bombes tomber ; il espérera toujours une résolution pacifique jusqu’au moment fatidique, qui fait frissonner au visionnage, du bruit d’un combiné fondant sous l’éffet prédit de la chaleur atomique.


Il s'agit d’un plaidoyer pour le désarmement et contre la théorie de l'équilibre de la terreur qui va alors se travestir en équilibre des morts ; il ne s’agit plus d’éviter la destruction totale et mutuelle mais de s’infliger une destruction semblable pour maintenir la paix.
Le film fait place à l’humain: la famille (qui ouvre le film), la relation président-interprète, la crise nerveuse du gradé, la réaction des pilotes. Les diodes sur un écran prennent tout le poids des vies qu’elles représentent. Pourtant, c’est pour mieux faire comprendre aux hommes contraints d’agir par la machine, par un élément déclencheur absurde, que cette mécanique infernale reste sourde aux protestations, comme un mari aux implorations de sa femme.


On se méfie de l’humain faillible ; on choisit les meilleurs pilotes, aptent à suivre les ordres sans rechigner, afin de mettre en place la défense la plus implacable. Au final ce que l’on crée est encore plus terrifiant, une monstruosité autonome. Cette “défense” devient l’outil de leur propre destruction alors que les bombes américaines tombent sur New York pour “protéger” le pays d’une guerre totale. La seule décision humaine du film semble donc complètement insensée, le résultat d’un système trop “implacable” et froid.


L’arrivée du générique est lourde, une expérience cinématographique très forte.

Captive_Mind
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le 7 janv. 2020

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Captive_Mind

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