Ce Point Limite est excellent, maisl m’a foutu les boules…


Avant toute chose, je dois préciser que j’ai visionné Docteur Folamour récemment, un film identique sur le fond et que j’ai moyennement aimé, et lorsque je me suis aperçu que Point Limite avait exactement la même histoire, je me suis dit « Oh putain je vais encore me faire chier ». C’était vrai durant les quinze premières minutes qui sont d’une lenteur et d’une description énervante, mais ce film étant ce qu’il est, un thriller (et réussis qui plus est), l’intensité et le suspens ne font que monter crescendo dès l’apparition de la crise, et je dois dire que l’ennui a rapidement laissé sa place à une attention assidue. Aussi je m’amusais à repérer les différences de scénario entre les deux films, ce qui était plus réussi et ce qui l’était moins. Heureusement, tout est mieux ici, y compris l’absence d’humour.


Parce que c’était bien ce détail qui me mettait mal à l’aise avec le Docteur Folamour, cet humour noir et pathétique. Point Limite remet la gravité de l’intrigue au centre de son intention, avec une ambiance et un sérieux soigné, en traitant le sujet avec l’intensité dramatique qui lui est du.


Apparemment, d’après ce que j’ai lu sur internet, ce serait Point Limite qui aurait copié sur Docteur Folamour (les deux films ont été produits à la même période, mais la sortie de Point Limite a été repoussé lorsque le premier à intenté un procès au second pour plagiat). Si l'intention est franchement discutable, le résultat en tout cas est bien plus satisfaisant avec ce deuxième film, et je dirais même que Point Limite sauve cette histoire, qui raconte l’horreur d’un événement que tout le monde à du redouter en temps de guerre froide, un affrontement nucléaire, et qui fort heureusement, n’a jamais eu lieu.


J’ai beaucoup aimé la performance de Henry Fonda, qui joue le président des États-Unis , avec une grande classe. Walter Matthau (mais oui vous le remettez, le vieux voisin de Denis La Malice), arrive très bien à se faire détester en appelant de tous ses vœux la frappe nucléaire. Le reste du casting est tout aussi satisfaisant.


L’ambiance sonore est quasiment absente, en tout cas je n’en garde aucun souvenir. Tout comme l’ambiance visuelle qui n’a rien d’extraordinaire. On ne vient pas dans ce film pour le grand spectacle en tout cas, disons qu’il s’agit plutôt d’une expérience psychologique, où nos nerfs sont mis à rude épreuve pour peu que l’on s’investisse un minimum dans la crise. Certaines scènes me paraissent aussi tirées par les cheveux, et il y a des séquences que j'ai trouvé peu crédibles. Aussi, c'est un détail, mais qui pour moi reste en travers, lors des premières minutes de film le Professeur se fait draguer par une femme, ce dernier lui fout une grosse baffe dans sa gueule pour lui passer cette envie. Bon, alors le gars, c'est le seul mec au monde qui lorsqu'il se fait draguer ne se sent pas flatté. OK, il n'était pas intéressé, c'est tout à son honneur, mais il aurait pu lui présenter les choses gentiment plutôt que la violenté. Bref, si j'en parle c'est parce que cette scène est à mon avis bien inutile (le personnage n'a pas besoin de ça pour se faire détester). Elle est surtout représentative de cette époque sexiste, où les femmes n'étaient tout simplement pas l'égale des hommes, même (et surtout) dans l'art. C'est le genre de scène abject qui me ferait presque détester le film, et tant pis s'il s'agit d'un chef d'oeuvre.


Heureusement, cette scène est à considérer comme une maladresse isolée, sans doute victime des moeurs de l'époque, et le reste du film est traité avec beaucoup plus de sérieux. J’ai vraiment était happé par l'intrigue, qui a complètement occulté mon souvenir de Docteur Folamour. Pour autant, ce n’est pas le genre de cinéma que j’apprécie d’ordinaire, il faut dire que je ne suis pas de ceux-là qui apprécient ressortir d’une séance en étant complètement déprimé ou angoissé. Même s’il ne s’agit que d’un scénario catastrophe, une sorte de projection, l’hypothèse a de quoi nous plonger dans l’horreur. C’était un peu mon sentiment pendant le visionnage et j'ai été mal à l'aise tout le long (c'est le principe du film vous me direz, mais je n’aime pas ça). En tout cas, je reconnais en ce film un grand chef d’œuvre du cinéma légitime, indéniablement.

Casse-Bonbon

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