Le quatrième film de Leos Carax ne ressemble pas tout à fait à ses œuvres précédentes: Il décide de ne pas s’appuyer sur ses acteurs fétiches puisque ni Denis Lavant ni Juliette Binoche ne sont présents. Pour la première fois, Carax ne se contente pas de filmer seulement Paris et construit une partie de son récit dans un château en Normandie.
Cependant, Pola X reste marqué par le style de Leos Carax. On retrouve les thèmes de la rencontre et des relations amoureuses, mais traités de manière différente. Au niveau de la réalisation, le cinéaste reste fidèle à lui même et propose de nombreux plans virtuoses.
La première partie se concentre donc sur la vie de Pierre et de sa mère dans un château en Normandie. Alors qu’il est sur le point de se marier, les fantômes d’une autre femme vont ressurgir en lui. Le mystère autour de cette femme est particulièrement bien exploité. L’angoisse se fait parfaitement ressentir sur le visage de Pierre. Vient alors le moment de la rencontre avec cette femme, alors que Pierre était en route pour annoncer la date du mariage à Lucie. Si l’ambiance de la scène marche très bien, les explications d’Isabelle se révèlent être poussives.
La suite sera une descente aux enfers pour Pierre. Seules les scènes musicales et l’arrivée des enfants ramène un peu de joie pour ce couple surréaliste.
Le retour inespéré de Lucie ne réussira pas à améliorer les choses. Un triangle amoureux paranoïaque se forme alors. Mais ici l’amour est uniquement destructeur.
Pola X est indéniablement le film le plus sombre de Leos Carax avec une ambiance particulièrement austère. La séquence de rêve est brillante et est la seul scène où la couleur se fait ressentir. Le fatalisme de l’œuvre se poursuivra jusqu’au dénouement, qui résume à lui seul le long métrage.
Agaçant parfois, Pola X reste une œuvre souvent passionnante et qui à une place particulière dans la filmographie de son auteur.