Les amis, il est l’heure de jouer au blind pitch.
C’est l’histoire du meilleur assassin au monde, tellement bon que pour une raison quelconque il est pourchassé par sa propre organisation.
Kill Bill ? Hitman ? Wanted ? Crank ? Mechanic : Resurrection ? Les Jason Bourne ? Looper ? John Wick ? Mission Impossible : Ghost Protocol ? Mr. and Mrs. Smith ? RED ? Shooter ? Killer Elite ? The Equalizer 2 ? Taken 3 ? 24h Limit ? Kingsman ?
Perdu, il s’agit d’un des derniers bébés de Netflix, à savoir Polar (2019), adapté du comics de Victor Santos.
La réalisation est assurée par Jonas Askerlund, principalement réalisateur de clips musicaux. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle colle parfaitement à l'esthétique classique des comics américains : hautement stylisée, aux couleurs sursaturées pétantes, alternant de jolis plans larges atmosphériques et quelques gros plans frénétiques parfaits pour retranscrire des enchainements de cases. C’est servi par une galerie de personnages déjantés et hauts en couleurs, même si Matt Lucas (Blut) est complètement en roue libre, qui contraste bien avec l’austérité du toujours excellent Mads Mikkelsen (Duncan). Le tout est trash, violent, vulgaire et parfaitement assumé. On est quelque part entre le Crank de Neveldine et Taylor et le Sin City de Rodriguez et Miller.
Malheureusement, là où ces deux films sont jouissifs à regarder, Polar ne l’est pas. Comme je l’ai subtilement suggéré en introduction, la faute en incombe à l’histoire d'une banalité à pleurer. Aucune originalité ici, et en plus le film se paye le luxe de trainer en longueur avec pas mal de scènes inutiles. Je ne sais pas si c’était déjà un soucis du comics. En tout cas, un quart du film aurait pu être retiré (le truc dure tout de même 2h). Jayson Rothwell, le scénariste, n’aura comme mérite que d’avoir pondu quelques rares dialogues bien sentis et scènes vraiment drôles (comme avec les animaux de compagnie de Duncan).
Un mot sur la musique : elle a été composée par DeadMau5 (un des contacts d’Askerlund dans le monde de la musique). Voilà. Et sinon, elle complètement quelconque.
Bref, Polar est aussi réussi sur la forme que raté sur le fond. Et surtout, beaucoup trop longuet. Un énième bousin de Netflix qui a du potentiel mais qui se révèle décevant. Dans le même genre, on préférera plutôt les déjà cités Crank et Sin City.