Bon, Netflix file de la thune côté Suède pour nous pondre finalement un film bien, bien américain, dégoulinant de guns, de fesses et d'hémoglobine. Et faut dire que ça pompe de tous les côtés : Kill Bill, John Wick, Taken... C'est un peu dommage.
N'en reste pas moins que Polar se laisse regarder : Mikkelsen est plus que crédible, la photographie reste sympa tout comme la B.O., l'histoire est basique mais se suffit à elle-même. On est dans un beau foutoir, bien bordélique, avec de l'extravagance en veux-tu, en voilà. Les persos sont des archétypes de caricatures, les situations ont été vues et revues (Mikkelsen a l'étrange faculté d'être imperméable aux balles, notamment), les décors n'ont rien d'innovant, la violence et le sexe sont pour le coup gratuits... Mais c'est ce qui donne peut-être autant de rythme au récit, qui sait ?
Ce qui m'a plus dérangé, c'est cette section torture porn au milieu. Totalement inutile, n'amenant rien, et beaucoup, beaucoup trop longue. Des longueurs qui se retrouvent d'ailleurs tout au long du film (toute la section où l'équipe de Damoclès recherche Mikkelsen, notamment), mais qui n'altèrent pourtant pas la sauvagerie du rythme.
A part ça, les passages caméra à l'épaule... C'est pas parce qu'on l'a fait dans les Bourne qu'il faut absolument, toujours, utiliser cette putain de caméra à l'épaule quand on passe aux scènes d'action les gars. C'est juste chiant. Ça te sort du film. Ça n'apporte rien.
Rayez ça de la to do list !
Et cette scène finale plutôt déroutante, où les deux acteurs fixent la caméra et donc nous, spectateurs, en l’occurrence. Un moment bizarre, en suspens, qui brise pour moi le quatrième mur. Pourquoi ? Allez savoir...
Bref...
Polar, un film noir efficace mais mal bidouillé, pompant beaucoup dans l'univers de Tarantino (entre autre) sans réussir à se forger une signature propre. Encore dommage, Netflix.