Réalisateur de prestigieux clips par vingtaines ainsi que de quelques longs-métrages tels que Spun ou encore récemment Lords of Chaos, Jonas Åkerlund s'attaque en 2018 à l'adaptation pour Netflix du webcomics "Polar" de Víctor Santos, l'histoire d'un assassin tout juste retraité qui va devoir affronter ses semblables quand son employeur se retourne contre lui. Soucieux de présenter un mix entre Sin City, Kingsman et John Wick, Åkerlund en oublie de proposer une œuvre vraiment personnelle et sombre dans un niveau de kitcherie sans nom.
Le scénario est pourtant simple, mais il est ici agrémenté de séquences burlesques, principalement à cause de la troupe d'assassins ambulants, qui force le long-métrage à être inutilement décomplexé. Et le mot est faible. Une introduction clippesque où Johnny Knoxville se fait zigouiller pendant une pipe, une fusillade numérique à base de gadgets futuristes et un bad guy cartoonesque au possible ne sont que d'infimes détails de tout le côté "déjanté" qu'a voulu proposer le metteur en scène, incapable de proposer un rythme convenable et un ton juste.
Ce pauvre Mads Mikkelsen, ténébreux comme jamais, se demande ce qu'il fait dans un film censé être sombre et brutal mais qui ne s'avère au final que gore et débile. Un pastiche du genre, plus proche du nanar rigolo que du navet sans intérêt.