Quand on parle d'une course-poursuite dans un polar de Friedkin, on pense en priorité à French Connection. Mais celle qui se trouve dans Police Fédérale, Los Angeles vaut son pesant d'or. Comme tout le film, en général.
To live and die in L.A. Tout le film est contenu dans ce titre.
To live, vivre. Car le film n'est pas simplement une succession de scènes d'action. Le cinéaste nous montre également la vie privée des deux personnages principaux, les adversaires incarnés par William Petersen et Willem Dafoe. Et, subtilement, il installe une ressemblance bien dérangeante entre les deux antagonistes. La plus évidente, c'est la ressemblance entre leurs chéries, qui semblent pratiquement des sosies. Puis, leurs méthodes se confondent de plus en plus dans leur violence.
To die, mourir. Car on meurt beaucoup dans ce film. De façon violente, voire même très violente. Beaucoup de sang et de scènes d'action brutales, d'autant plus traumatisantes qu'elles sont filmées sans effets particuliers, sans musique, sans tous les artifices que l'on voit trop souvent et qui gâchent un film. Ici, tout est brut. Le sang gicle, les corps tombent, un point c'est tout. Pas de pathos, mais rien non plus pour atténuer la violence du propos.
Enfin, Los Angeles. Car la ville est un des personnages principaux du film. De la première à la dernière image, Friedkin nous montre la ville, ses différents quartiers, ses zones industrielles, ses hangars désaffectés, et même une prison. Et la ville semble imprimer son rythme au film.
Du grand cinéma, dur et intelligent.