La mode est aux polars "réalistes", mais seuls les membres de la Brigade de Protection des Mineurs pourraient nous dire si la représentation de leur travail est proche de leur quotidien.
En fait nous voyons un groupe de flics à l'image de Maïwenn, incapables de séparer leur vie professionnelle de leur vie privée.
Dans "Leon" et dans "Le cinquième élément", Maïwenn joue un petit rôle pour son homme du moment. Dans "Polisse", c'est elle qui fait jouer son mec. Dans "Mon roi", film autobiographique, elle se venge façon Trierweiler du pervers manipulateur qui lui a pourri la vie; à moins que ce ne soit une forme de thérapie.
Alors qu'elle a écrit le scénario et réalisé le film, il n'est pas surprenant de voir que la majorité des personnages fonctionnent comme elle. On imagine volontiers qu'à la place de ces flics, on souhaiterait faire une coupure entre le travail et tout le reste. Au contraire, ici la plupart se retrouvent pour diner, danser et "se changer les idées" ensemble. Ils ne sortent pas de leur boulot.
On comprend bien que le travail de flic les amène à fouiller les poubelles de l'humanité. A côtoyer quotidiennement les aspects les plus sombres de l'homme, ils doivent en avoir une vision très dégueulasse. Quand on s'occupe des gosses au milieu des pires saloperies, celà doit inévitablement vous atteindre. Vos collègues sont alors les seuls à pouvoir vous comprendre, mais c'est aussi s'enfermer dans une forme d'horreur.
Mais on peut aussi s'inquiéter de ce qu'il adviendrait d'un innocent qui tomberait entre les mains de flics qui ne voient plus que le mal et sont surinvestis dans leur travail.
Sans que l'on puisse dire ce qui relève du témoignage ou de la fiction, ce film crée une ambiance. Maïwenn y a imprimé sa personnalité qui plaira ou non.