Polisse c’est le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade.

Maïwenn nous entraîne dans le quotidien de ces gens qui essayent tant bien que mal à démasquer les coupables, les punir et à aider les victimes à se reconstruire.
« Se reconstruire », un mot qui revient souvent dans ce film, peut être pour rappeler qu’il ne faut pas rester positionné comme une victime et qu’il faut également se relever de toutes les atrocités qu’on a pu subir. C’est un film « double sens », une vision « miroir » entre les personnes qui demandent de l’aide à ces policiers et ces policiers qui essayent de s’aider entre eux ou par eux-même avec leur propre ennui, leur propre passé troublant, leur blessure qui ne cicatrice pas.
Polisse est un docu-réalité-fiction. Un espèce d’OVNI où se demande tout au long si ce sont bien des acteurs en train de jouer ou alors de vrais policiers. Admirablement bien joué par tout le casting, un (grand) plus pour Joey Starr qui crève l’écran et pour le duo Foïs – Viard. On se demande même si ce ne sont pas de vraies victimes qui nous racontent leur histoire.
Ce film raconte très crument la sexualité d’aujourd’hui : les plans cam sur internet, les tournantes dans des caves pour un portable volé ou juste pour le plaisir d’adolescent(e)s mineur(e)s. La sexualité des jeunes du XXIème siècle qui ne pense qu’à procurer du plaisir parce que la télé les instrumente à exercer ce genre de pratiques et pour faire comme tous les autres. Comment de jeunes mineurs puissent donner leur dignité pendant que d’autre se la fasse voler ?
Entre ces témoignages poignants et la dureté de la vie, il y a de bons moments, des moments complices, de fous rires et des sorties communes. Une équipe c’est ça, des bons et des mauvais moments.
On ne ressort pas indemne de ce film. C’est une grande claque qu’on reçoit par cette talentueuse Maïwenn et ses acteurs. Un film bouleversant, poignant, extrêmement dérangeant, mais aussi drôle et poétique, comme la vie.
iamLexou
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le 29 juil. 2012

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