On en a dit des choses et leurs contraires sur ce film. Le sujet pouvait rebuter, mais force est de constater que nous avons là un film qui réussit non seulement à ne pas nous ennuyer pendant les deux heures de sa projection, mais à nous passionner, c'est déjà beaucoup ! Et puis il y a cette incroyable direction d'acteurs dans laquelle personne ne démérite, Karine Vard évidemment talentueuse comme toujours, mais aussi Marina Foïs qui nous prouve que quand elle veut… Et puis Joeystarr, son personnage peut agacer, mais qu'on ne vienne pas me dire qu'il joue mal. Pas de scénario au sens classique, juste un fil rouge constitué par les activités et la vie d'une équipe de la BPM, mais des saynètes, certaines poignantes, certaines d'un comique à se rouler par terre, parce que Maïwen n'a pas voulu nous la jouer mélo ou démago, non elle montre ! Mais dans tous les arcs narratifs du film il en est quand même un dont on peut sans doute regretter qu'il ne soit pas si visible que ça (à moins que ce soit les gens qui n'ont pas voulu le voir) : Je m'explique, j'ai lu que certains avaient jugé débile et inutile la séquence avec l'asiatique. Erreur ! C'est la clé du film ! Je m'explique, contrairement à d'autres brigades, les interrogatoires de la BPM se nourrissent de deux faisceaux d'arguments, les uns sont purement légaux ("c'est interdit !") les autres sont moraux ("ce n'est pas bien !") Or voilà Marina Foïs devant un type qui s'avoue bigame, elle peut lui dire que c'est interdit, mais avec quels arguments pourrait-elle lui dire que c'est mal ? Alors en pleine perte de repères elle pète les plombs et quitte l'interrogatoire. Mais ce n'est pas fini, nous avons ensuite la scène avec le petit garçon qui a eu des rapports avec son prof de gym. Or là encore, les arguments moraux ne fonctionnent pas, le gosse posant les bonnes questions (s'il est malade pourquoi on ne l'envoie pas à l'hôpital) Et là encore Marina Foïs perd tous ses repères, ce qui conduira à la tragédie finale, alors que dans une scène sublime nous voyons le gamin, réussir le saut périlleux qu'il refusait de faire, ceci en hommage (le mot n'est peut-être pas bien choisi) à son prof. Maïwen ne juge rien, elle montre, il n'y a pas de message, sinon de dire que les choses ne sont pas toujours aussi simples que l'on voudrait qu'elle soient.
PS : il y a une scène que je n'ai pas trop aimé, celle où la flic beurette interroge l'abruti qui veut marier sa fille au bled, Il n'était nul besoin de gloser sur le Coran (dans lequel on trouve à boire et à manger) mais simplement évoquer les lois de la république.