Maïwenn, dans son double rôle de réalisatrice et actrice, brille de mille feux à la barre de ce film, bien qu'elle ait tendance à s'accaparer un peu trop la scène lorsqu'elle se trouve devant la caméra. Ayant visionné ce film peut-être à un âge trop tendre, je reconnais que cela a probablement teinté mon jugement.
La réalisatrice s'aventure sur un terrain glissant, flirtant avec les limites du reportage, en s'attaquant à un sujet extrêmement sensible. Elle réussit cependant avec un talent indéniable à capturer l'essence de cette profession éprouvante, en dépeignant avec précision les répercussions des affaires violentes et obscures qu'elle explore.
La question du réalisme est toutefois sujette à débat : est-il nécessaire de dévoiler autant, de retranscrire avec une telle crudité la violence inhérente à ces affaires ? Je ne détient pas la réponse et reste indécise quant à la nécessité de toutes ces images. Néanmoins, le film sonne juste ; la réalisatrice parvient à éviter les écueils de la caricature et du surréalisme, naviguant habilement entre légèreté et séquences bouleversantes.
Le casting, étonnant de justesse, s'insère parfaitement dans cette expérience cinématographique unique. Marina Foïs, dans son combat incessant, oscille entre subtilité et dureté, tandis que JoeyStarr, dans un rôle étonnamment touchant, déploie un charisme incroyable, captant presque à lui seul l'attention de la caméra.
Selon moi, "Polisse" est une œuvre nécessaire, qui dépeint sans concession une réalité effrayante et violente, tout en parvenant à ne jamais sombrer dans le morbide.