C’était une erreur de penser que ce film allait m’ennuyer, et cela me rappelle qu’il ne faut jamais juger une œuvre avant de s’y être intéressé. Les Studios Disney offrent à l’année 1960 « Pollyanna », un joli film en prise de vue réelle, inspirée du roman de Eleanor H. Porter.
C’est l’histoire d’une petite orpheline, ayant un pouvoir d’empathie admirable. L’enfant est recueilli par une tante au tempérament froid et distant, dans une ville qui semble avoir oublié le sens du mot joie. C’est là tout le thème de l’œuvre, l’intérêt des choses simples et des petits bonheurs, ainsi que la nécessité de l’optimisme pour jouir d’une vie harmonieuse. Tout cela semble terriblement mièvre, ainsi dit, mais le sujet fonctionne et parvient à nous convaincre, pour peu que l’on apprécie les intrigues simples.
Plus profonde que ce que l’on croit, l’œuvre nous amène découvrir le changement qui s’opère chez les habitants d’Harrington, en nous proposant une lecture simple et une philosophie de base, franchement maitrisée. Pollyanna brille par son intelligence et sa délicatesse, son esprit vif évalue les choses avec aisance, et elle vient en aide à ses nouveaux amis avec un naturel convaincant. Je ne connais pas le livre, mais cette adaptation est très réussie.
Les acteurs sont très bons, surtout par rapport à ce qui a été fait dans les films précédents. Cette fois-ci je ne me suis pas fait la remarque que les acteurs étaient trop expressive et superflue. La plupart d’entre eux sont justes et efficaces, malgré quelques lacunes de temps en temps. Harley Mills (Pollyanna) est la plus convaincante d’entre eux. La jeune fille est une révélation de Disney. Elle est tout simplement remarquable pour sa performance tout en douceur et en poésie. Une vraie réussite. Jane Wyman (la tante Polly) est elle aussi très convaincante. La douceur qu’elle cache sous son rôle de femme froide est formidablement bien jouée. Elle affiche quelques lacunes à la fin du film, mais rien de bien méchant. Richard Egan (Dr Edmund) est lui aussi appréciable. Il n’en fait pas trop dans son rôle du séduisant amant. Agnes Moorehead (Mrs. Snow) est remarquable dans son rôle comique de mégère aigri. Malgré l’exubérance du rôle, elle parvient à être touchante. On appréciera de retrouver Reta Shaw, que l’on avait vu dans Mary Poppins, une fois de plus domestique, et le jeune Kevin Corcoran, habitué désormais aux productions Disney, et qui reprend une fois de plus son rôle de petit garçon espiègle. Dans l’ensemble, tout le casting est réussi. J’ai vraiment aimé.
La musique est loin d’être remarquable et c’est bien dommage. Le film aurait mérité une meilleure bande-son, incontestablement.
Même si le rythme est bond, le format est un peu trop long, et certaines scènes paraissent superflus ou à rallonge (comme les sermonts du prètre par exemple). L'oeuvre aurait mérité quelques coupes.
L’ambiance et les décors rappellent la série « La Petite Maison dans la Prairie ». Comme cet exemple, il s’agit d’un film plein de bon sentiment. Parfois, cela a tendance à m’agacer, ce n’est pas le cas de ce film, qui m’a attendri.
Je vous le recommande.