Famille, vide et fantômes…de Tobe Hooper à Steven Spielberg.

Sorti en 1982 et réalisé par Tobe Hooper et produit par Steven Spielberg.
Nous y retrouvons une famille, vivant paisiblement dans leur maison, jusqu'au jour ou leur petite fille se fait kidnapper par des esprits.
Seul moyen alors de communiquer avec elle: la télévision. La famille va ensuite tout faire pour libérer leur fille du poltergeist.
Ce film est incroyable et d'une mise en scène riche. Pendant la plus grande partie du film la caméra film du vide, pourtant les pires angoisse d'une mère semble s'y cristalliser. Nous y retrouvons la figure de l'enfant, chère à Spielberg, plus proche d'un Jurassik Park qu'un E.T dans le sens où nous sommes confrontés à la crainte de la perte de ses enfants.
Ce vide filmé, cette "imahe manquante" donc qu'un certains Rythi Panth commencera à expérimenter et théoriser dans son "S21, la machine de mort Khmère rouge" continue de hanter le cinéma. La plus grande peur du cinéma a toujours était de manquer de filmer l'histoire, de laisser un vide.. "Poltergeist s'inscrit dès lors dans la continuité du patrimoine cinématographique en prolongeant cette crainte du vide, tout en apparaissant comme un oeuvre moderne.
De plus, la production Spielberg surprend. En effet le film aurait pu facilement tomber dans de la monstration facile et gratuite d'effets spéciaux. Au lieu de ça, Tobe Hooper prend à contre-pied nos attentes suscitées pas cette production en exploitant jusqu'à son paroxysme cette "image manquante" ce vide dans lequel il projette le pire, la menace. Tout comme il avait projeté, dans les routes désertiques du Texas véritable néant de civilisation dans "Massacre à la tronçonneuse en 1974, une famille marginale. Elle sera un danger pour quiconque entre dans leur territoir, leur cocon familiale.
Ainsi se retourve deux grands metteurs en scène autour de la famille. Malgré une vision antagonique, pour l'un (Tobe Hooper) la famille est un paria, seule contre le monde entier, qui vie en autarcie, dernier vestige d'animosité qui hante notre civilisation; et pour l'autre (Steven Spielberg) elle est une communautée qui s'efforce d'intégrer un tout, un monde qui n'est pas forcément le sien, malgré certains conflit (dans poltergeist la mésentente entre voisin, qui n'empêche pas pour autant une certaine cohabitation), mais qui est voué à échouer (la famille ans la trilogie "Jurassik Park" sera toujours écarté de l'île, et celle de "Potergeist" devra quitter sa maison). Tobe Hooper nous présente ainsi la famille comme animale, luttant contre le milieu qui l'entoure, et Stven Spielberg comme une communauté cherchant à s'intégrer. Le film "Poltergeist" semble parvenir à réunir ses deux familles, avec des parents marginaux, contre le système (ils fumes du cannabis, et le père n'hésitera pas à se dresser à l'encontre son patron), mais qui toute fois ne fuieront pas devant les autres, et tenteront toujours une première approche (aussi bien pour leurs voisins que pour les fantômes).
Nous pourrions également pousser la comparaison en rapprochant la famille de "Massacre à la tronçonneuse" aux fantômes de "Poltergeist".Le film serait alors le véritable témoinde la cohabitation de deux visions différentes du cocon familiale, séparées par la seule frontière invisible imposée par notre morale, notre esprit. Aisni y sont confronté deux familles, l'une du Texas et l'autre de Cuesta Verde, de que sont confrontées deux visions artistiques du cinéma, celle de Tobe Hooper et celle de Steven Spielberg. Deux cinémas, séparé par cette "entre-image" invisible, cette image manquante que tente ici de crystaliser Hooper et Spielberg. Ou plutôt devrion nous dire, deux cinémas réunis, soudés par cette "image manquant". C'est ainsi qu'est né "Poltergeist".
Ce film est rare en ce qui est animé par cette volonté de montrer et de faire cohabiter deux grand metteurs en scène sans en effacer un, au contraire. Ce film livre une véritable cohabitation artistique. Ainsi Tobe Hooper accouche de ce chef-d'oeuvre. Nous pouvons donc sans hésitation crier au génie!
Frères_Szezur
10
Écrit par

Créée

le 19 févr. 2015

Critique lue 336 fois

Frères Szezur

Écrit par

Critique lue 336 fois

D'autres avis sur Poltergeist

Poltergeist
Gand-Alf
9

Rencontres d'un autre type.

Né des cendres d'un projet avorté de Spielberg (dont une partie donnera également naissance à "E.T."), "Poltergeist" est le parfait exemple de ce que seront, peu après, les mythiques productions...

le 12 juin 2012

44 j'aime

3

Poltergeist
drélium
5

You're a poltron guy.

Découvert en début de semaine fort malheureusement sinon il serait surement au dessus d'ET et j'aurais fait péter le 7 si je l'avais vu il y a fort longtemps. Je savais pertinemment avant de...

le 1 juin 2012

24 j'aime

6

Poltergeist
Ugly
7

Frayeur hoopero-spielbergienne

Scénariste et producteur de ce classique de l'épouvante moderne, Spielberg confie la réalisation à Tobe Hooper qui joue un peu le prête-nom sur ce projet ; en effet, ce film peut être considéré un...

Par

le 4 févr. 2018

20 j'aime

7

Du même critique

Poltergeist
Frères_Szezur
10

Famille, vide et fantômes…de Tobe Hooper à Steven Spielberg.

Sorti en 1982 et réalisé par Tobe Hooper et produit par Steven Spielberg. Nous y retrouvons une famille, vivant paisiblement dans leur maison, jusqu'au jour ou leur petite fille se fait kidnapper par...

le 19 févr. 2015

Nosferatu - Fantôme de la nuit
Frères_Szezur
10

Un héritage hanté

En 1978, Werner Herzog revisite "Nosferatu" de F. W. Murnau pour nous déclarer une véritable déclaration d'amour à l'art et au patrimoine allemand, renouant par la même- occasion avec le savoir faire...

le 19 févr. 2015