Ma première grande aventure

Cécile Aubry, Nicolas Vanier. A l'évocation de cet attelage, on ne pourra qu'immédiatement se souvenir du Belle et Sébastien porté à l'écran en 2013.

Sept ans plus tard, Nicolas Vanier s'empare de Poly. En retrouvant la même saveur, la même volonté d'investir de superbes décors et de proposer un film d'aventures familial sans ennui et traversé de bonnes intentions parfois maladroites.

Vanier ne varie pas d'un iota sa formule, en forme de synthèse depuis L'Ecole Buissonnière et Donne-Moi des Ailes. Dans un arrière plan fleurant bon la nostalgie et le sépia de la France fantasmée, il invite l'enfance à s'affranchir d'un monde d'adultes qu'elle ne comprend pas et à saisir l'aventure et ses convictions en vol.

Aucune surprise dans le résultat final : Poly sera idéal pour les plus petits et leur parlera au coeur de la conscience balbutiante de l'environnement et de la protection des animaux. Il leur chantera les délices du plein air et de la découverte. Dans un récit candide où la prise de conscience enfantine des dessous du cirque résonne de manière étrange avec l'actualité et de nouveaux Macronismes.

L'aventure, elle, se suit à hauteur d'enfant. Pas de gros risque pris donc, mais filmée de manière assez spectaculaire pour convaincre et enchanter le jeune public, qui éprouvera pour Poly un attachement immédiat en rêvant sans doute d'occuper la place de la jeune héroïne à ses côtés.

Sans doute que certains trouveront Vanier un brin conservateur, voire réac' dans ce qu'il dépeint et sa fascination pour cette France rurale de l'ancien temps. Un peu caricatural aussi, avec son méchant très méchant ou sa maréchaussée idiote très idiote et adepte de l'erreur judiciaire. Mais il tempèrera aussi son propos en illustrant, en creux, les difficultés rencontrées par la famille monoparentale dans son intégration dans une campagne traditionnaliste, ou encore les prémices de l'émancipation féminine.

Poly ne sera à coup sûr pas le film de l'année, mais il y a assez de simplicité, d'indulgence et de bienveillance dans l'oeuvre pour emporter l'adhésion. Un petit bol d'air frais solaire et revigorant qui remplit parfaitement son objectif de distraire la famille et de faire naître un grand sourire sur le visage des plus petits.

Il en faut parfois peu pour être heureux.

Behind_the_Mask, au petit trot.