Depuis le temps que je voulais mettre du Bénabar en citation
Moi et Nicolas Vanier, c'est compliqué, disons qu'on s'efforce à s'éviter. Pas que je le déteste, j'éprouve bien plus de mépris pour ceux qui prétendent que ce n'est qu'un crétin sans talent faisant des films pourris. Tiens d'ailleurs commençons par là, Nicolas Vanier nous le montre encore une fois, ce n'est pas un simple faiseur mais bien un auteur passionné.
Déjà je pense que Nicolas Vanier donne bien plus qu'une place de choix aux enfants (souvent personnage principal de ses œuvres), il leur donne le point de vue, le droit de voir un film à leur manière, rendant sans doute l'expérience plus personnelle que d'autres films qui leur sont dédiés. Il aime bien aussi mettre ses enfants face au monde des adultes, souvent par un soucis relatif aux parents/proches (dans Poly on voit notamment le divorce). Il y a aussi cette ode à la nature qu'on ressent dans chaque décor, chaque plan mettant en valeur ce magnifique monde sauvage qu'on a tendance à oublier nous les citadins. Cet amour pour la nature va aussi s'exprimer avec tous ces animaux filmés et mis en avant se montrant souvent comme un des derniers rempart de l'humanité face à sa barbarie. Mais c'est aussi un amour pour tous ces vieux films montrant la France la vraie, on reconnait facilement l'inspiration "Guerre de Boutons" (gros exemple pour que ça parle à tout le monde, en vrai je ne pense pas du tout que ce soit le film qui l'a le plus inspiré) couplée avec son expérience de réalisateur documentaire. On peut également ajouter à tout ça une réalisation bien trop innovante pour les films rendus et un humour qui fait souvent mouche sans jamais donner une impression de lourdeur.
Je tiens à rappeler avant de commencer à annoncer les défauts de l’œuvre que on est clairement pas sur un même type de prétention qu'un Dupontel qui vient de nous lâcher le meilleur film de l'année mais plus sur un petit film servant à rassembler la famille histoire que tout le monde passe un bon moment, et qu'il faut donc prendre cela en compte
Les limites du style Vanier commencent d'entrée avec l'annonciation du plan: Un personnage enfant est bouleversé par un changement de lieu/une situation familiale compliquée. Il va se faire rejeter par ce nouveau monde avant de trouver un moyen de subsister dans ce monde (souvent un animal). Mais un méchant arrivent et chamboule la situation car il veut du mal à cette "passerelle" entre le héros et la situation initiale. Aidé par ceux qui l'acceptaient pas au début mais depuis devenu gentil il décide de fuir. Ils sont rattraper en même temps par les méchants et la figure d'autorité sauveuse qui vainc le méchant et tout est bien qui finit bien dans le meilleur des mondes. Ok ça va faire bientôt 10 ans que c'est tout le temps le même film (à peu de chose près), ce qui rend la chose prévisible et c'est sans compter sur les bandes annonces qui spoilent tout le film. Je lance surement des pistes dans le vent mais pourquoi ne pas avoir tué Poly? Ça forcerait l'héroïne à s'ouvrir aux autres par autre chose que ce poney. Mais surtout, pourquoi ne pas avoir clôturé la thématique du divorce alors que c'est l'une des choses les plus importantes de l'intrigue?
En vrai la chose qui m'a le plus dérangé dans ce film, peut être à cause de mon regard plus "adulte" dessus c'est bien le regard enfantin qui n'est jamais relativisé avec celui d'un adulte. L'Anthroposophie de Poly par exemple car oui là on tient plus de l'homme enfermé dans un corps de cheval que d'un animal dont on nous montre les sentiments. Pour moi on rate complètement le sujet car le boucher devient meurtrier et le cheval un fugitif. Nan devenir végétarien ça n'emperchera pas les animaux de souffrir c'est même le contraire. Et puis nan, le méchant ne l'est pas parce qu'il veut emmener Poly se faire bouffer mais parce que: violence sur mineur, travail de mineur, tentative d'homicide volontaire ou involontaire, détournement de mineurs, kidnapping, maltraitance animal et tentative de meurtre. Et pourquoi ses hommes de mains ne sont même pas blâmer pour complicité? ne serait-ce qu'un tout petit rappelle à l'ordre me semblait nécessaire. Et là on tombe sur quelque chose qui fâche, comment ça se fait qu'une aventure se présentant comme nécessaire à l'évolution d'un personnage le modifie aussi peu?
Quand une aventure est trop simple, aucuns vrais besoins d'évoluer, aucuns vrais ennemis, aucunes réelles répercutions on n'appelle plus ça une aventure mais une ballade campagnarde