Voilà très franchement le genre de films que je n'imaginais jamais voir un jour. Et pourtant au détour d'une errance tardive sur la télé, je me suis décidé. Et faut bien dire qu'il s'agit d'une vraie expérience dont on ne peut pas ressortir indifférent...
Même s'il a été réalisé 20 ans après les faits, il a été très courageux de s'attaquer à un documentaire sur un tel sujet (je le considère comme tel car seuls les noms des personnages ont été changés). Le choix du noir et blanc montre à quel point les locaux de l'école polytechnique sont froids, glauques et impersonnels. Presque ironiquement, je pense que c'est aussi une métaphore de l'état mental du tueur au moment de son passage à l'acte. En effet, il se définit lui même à plusieurs reprises comme anti - féministe car ces dernières ont détruit sa vie.
Mais si la réalisation n'est pas exceptionnelle, je tire mon chapeau à Denis Villeneuve pour avoir réussi à étirer un événement de 20 minutes, jusqu'à en obtenir une oeuvre " hommage " qui dure 1 h 15. Pour ce qui s'apparente à " l'affaire Dreyfus canadienne " (dans le sens où elle a autant secoué la société) ; je salue davantage la démarche du réalisateur de la porter à l'écran plutôt que l'aspect technique véritable du long -métrage