Au cinéma, le fait de mettre des personnages ordinaires d’une catégorie donnée dans un univers ou un contexte qui leur est totalement opposé est généralement matière à d’excellents souvenirs de cinéma comme en témoignent, par exemple, « The Full Monty » et sa bande d’ouvrier strip-teaseurs ou plus récemment ces hommes déprimés qui se mettent à la natation synchronisée dans « Le grand bain ». Entre rires, larmes et analyse sociale, ces films provenant de toutes nationalités sont souvent pétris de charme et se positionnent dans un genre qu’on appelle aujourd’hui le feel-good movie. Des œuvres anti-morosité en somme. « Poms » en fait clairement partie en mettant en scène ces retraitées qui décident de participer à une compétition de pom-pom girls. Le pitch est simple mais efficace et prompt à nous offrir une belle comédie dramatique alternant les rires venant du décalage entre cette pratique plutôt sportive et ces dames au corps plus vraiment souples et les larmes grâce à un constat sur le fait de vieillir et la maladie. « Poms » se positionne néanmoins davantage sur la voie de l’humour au détriment de l’aspect dramatique voire social. Que le film ne soit pas très émouvant (hormis une belle scène d’amitié dans un lit d’hôpital) n’est pas un défaut en soi. En revanche qu’il ne fouille pas davantage le côté social et psychologique de la fin de vie est un peu dommage. On aurait aimé des personnages plus incarnés et des considérations plus profondes sur ces centres pour personnes âgées friquées ou encore le ressenti face à la mort ou la maladie.
Zara Hayes, dont c’est le premier film, capitalise tout sur l’énergie communicative de ses protagonistes et la fraîcheur de son sujet. Et de l’énergie, elles en ont à revendre ces sexagénaires en folie. Les huit actrices sont motivées et leurs pas de danse et leurs pérégrinations sont vraiment amusantes voire franchement drôles. Si Diane Keaton semble toujours jouer le même rôle depuis une dizaine d’années, le joker de « Poms » est sans conteste Jackie Weaver. L’actrice, découverte dans le film australien « Animal Kingdom » en matriarche sans pitié, joue ici une mamie portée sur le sexe et pleine de vie qui éclipse tous les autres personnages. D’ailleurs, hormis ces deux protagonistes là, les autres mamies sont bien trop peu fouillées. A peine des silhouettes. De voir le nom de Pam Grier (inoubliable Jackie Brown de Tarantino) sur l’affiche alors qu’elle a peut-être dix répliques à tout casser est frustrant. Les seconds rôles auraient en effet dû être plus fouillés. Quant à la réalisation elle est paresseuse au possible à défaut d’être désagréable et la trame sur laquelle se place le scénario est vue et revue. En même temps difficile de réellement innover sur ce type de projets. Il n’empêche, tout cela est très plaisant et la gouaille de ces mamies en folie est une véritable bouffée d’air frais qui fait plaisir à voir, jusqu’au final attendu et réussi de la compétition. En bref, un film sur le troisième âge sympa et pour tous les âges qui vous donnera le sourire.
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