Paul WS Anderson: la finesse. La délicatesse. L'élégance.
Juste pour voir Jon Snow faire face à Simon Adebisi ça vaudrait presque le coup.
Ah, si, pour être effaré et mort de rire (et d'affligement en même temps) ça peut valoir le coup aussi.
Pour réaliser que Roland Emmerich est plus fin que ce Paul WS Anderson, (ou qu'au moins ses scènes d'action à lui sont techniquement et FXment parlant au point), que même Michael Bay est plus réaliste, que de nos jours des gens osent encore aller plus loin que le cliché éculé, que les ralentis peuvent être faits en post-prod et non au tournage sur un film à tel budget, que donc, non, un réal n'a pas besoin de penser son film avant de le tourner, qu'il lui suffira de se démerder au montage avec ce qu'il aura pensé à tourner. Et tant pis pour ce technicien qu'on verra courir hors du champ dans un plan dans l'écurie (c'est vrai que c'est dur à effacer avec les moyens technologiques actuels)
Pour peu que vous ne soyiez pas rebuté par le crypto-gay involontaire (?) (je dis involontaire parce que je ne crois pas du tout que ç'ait été l'intention première du réal. Pour lui je crains que tout ce film ne soit très sérieux) du film (mais en même temps dans le monde des gladiateurs, à l'époque de la Rome Antique, c'est pas complètement absurde) vous pourriez peut-être y déceler un potentiel badass.Un peu comme quand on se laisse prendre par le catch, qu'on oublie la farce que c'est, qu'on accepte qu'un corps imberbe et huilé soit présenté comme le summum de la virilité. Ben Pompéi c'est ça: un film épique et badass... d'un point de vue WWE. Ca ne marche donc qu'avec un peu de second degré et de suspension of disbelief comme on dit dans les milieux autorisés. En gros remballez votre scepticisme, acceptez que ce qu'on vous montre est réel (même si c'est bien trop gros) et autorisez-vous quelques gros kiffs coupables entre quelques éclats de rires nerveux tant Mr Anderson (non pas l'élu, l'autre, le "réal") (enfin, qui l'est autant que Samuel le Bihan est acteur si vous lisez la presse de qualité) ose tout, surtout ce qu'il ne faudrait pas. Il ose le mauvais goût, le kitsch, le vu-venir-à-des-kilomètres, la grosse musique qui tape bien en rythme, les FX déjà datés, et...
[ATTENTION SPOILER]
le baiser final, insipide, avec en prime encore un ralenti raté, avant la destruction des deux amants.... POUR MIEUX REVENIR SUR UN LONG PLAN FINAL DE CES DEUX MÊMES AMANTS FIGES DANS LA MORT PAR LES CENDRES DU VESUVE... pour la finesse encore une fois on repassera. Bon, OK, il nous épargne (encore heureux!) le happy end, mais il aurait pu revenir sur les corps enlacés des parents de l'héroïne insipide plutôt que sur Jon Snow et Babydoll en mode statue, ça aurait eu le même message (everybody's dead, merci captain obvious by the way) mais avec un poil plus de subtilité (et moins de ridicule parce que là les deux corps figés debout ça fait vraiment statue commandée par un nanti de mauvais goût).
[FIN DE SPOILER]
M'enfin je chipote, c'est pas comme si on retenait d'un film plus particulièrement sa première et sa dernière scène.
Bon du coup, avec tout ça, certains vont peut-être se demander pourquoi une si "bonne" note? ben parce que je fais partie de ces gens qui peuvent apprécier le catch, et donc le spectacle kitscho-badass, epic-lol. Parce que je me suis marré, et que parfois j'ai aussi été happé (par exemple le premier combat de Jon Snow adulte, ou la scène de l'arène avec les gladiateurs enchainés) parce que je me posais la question de savoir jusqu'où PWSA oserait aller, et que je lui reconnais au moins ce mérite de ne reculer devant rien. Et puis franchement dès qu'Adewale Akinnuoye-Agbaje (Triple A au lieu de Triple H pour continuer les références catch?) apparaissait à l'écran, mes souvenirs (récents) d'Oz revenaient me hanter avec plaisir. En revanche je ne sais pas pourquoi Jack Bauer a eu l'idée de faire un lifting, même si ça peut expliquer pourquoi il m'a semblé si plat dans son jeu (aucun acteur / aucune actrice ne devrait faire de lifting vu qu'ils ruinent ainsi la motricité de leur visage et donc leur outil de travail) Bizarrement je ne crois pas qu'Emily Browning en ait subi un et pourtant elle était d'une fadeur abyssale. Et sinon c'était cool de voir Trinity sans combi intégrale.
Bref, si vous avez du temps, un pass illimité (ou trop d'argent) et que vous voulez regarder un nanar à gros budget (voyons le comme ça plutôt que comme un blockbuster raté^^) Pompéi pourrait bien être votre came.