On s'attend à du caca, et on a du crottin bien foutu.
Qu'on se le dise : ce film est à Pompéi ce que World War Z est au roman original.
Mais les plus cons dans l'histoire, ce sont qui ?
Ne cherchez pas dans les personnages.
Ce sont les gens qui iront voir du PAUL W.S. ANDERSON (je le mets en maj, on sait jamais pour les deux-trois paumés du fond) en s'attendant à autre chose qu'à du spectaculaire d'une bouffonnerie sans bornes.
Ces personnes qui vont ensuite jouer aux étonnés et qui vont propager la bonne parole pour nous dire ce qu'on sait forcément. Anderson, on le connait ce gaillard. Ce casseur sans finesse. La caméra, il la jette contre le mur. Il la mange.
On connait ses dérives pour la post-modernité dégoulinante.
On sait qu'il a fait ce long-métrage pour ses beaux yeux.
Les détails, il s'en fout. Ca se voit rien qu'à la gueule de l'affiche.
Alors oui, le fait qu'il agisse de cette manière ne le protège pas du tout de ces erreurs impardonnables pour tout historien qui se respecte. Mais elles sont inhérentes à la conception de sa mise en scène.
Une fois encore : ceux qui aiment l'Histoire, ses géographies, ses géopolitiques... ceux-là vont pleurer. Se fendre la poire est plus conseillé, et il y a de quoi.
Donc, outre le problème des inventions opérées, ça se regarde tranquillement.
Il y a des prises de vue qui sont chouettes ; des démarches qui se respectent.
Les dialogues sont ni trop chiants, ni trop longs. Juste ce qu'il faut de clichés.
C'est aussi pompeux, mais on est à Pompéi ! (c'était facile, fallait que je la place).
Grosso merdo, c'est du pur produit pour grand public.
De l'amour condamné à la Titanic.
Des combats à la Gladiator (celui sur les rochers est top !).
Des effets spéciaux dans la droite lignée de tous les blockbusters catastrophes.
Musicalement, si les oreilles avaient des teubs elles auraient jouies.
Grosso merdo², ce «Pompéi» est trop évasif pour convenir à la minorité de spectateurs qui voudra en savoir plus sur les méandres de cette cité antique.
Anderson traîne les pattes et ne prend même pas la peine de dissimuler les lacunes, il les balance sans complexe, ne donnant pas le temps de les digérer.
Mais le nerf de tout cette pagaille étant le divertissement qui en découle.
En d'autres termes, ne vous attendez pas à un miracle pour ce film.
Ca reviendrait au même que d'espérer une fin heureuse.