Le cinéma d'animation japonais en 2D a toujours su diviser. Entre ses fanatiques qui ne pensent l'animation que par le prisme d’œuvres dérivés de manga et ceux qui peuvent haïr ce cinéma longtemps alimenté par des films répondant avant tout au marché japonais (Sword Art Online Ordinal Scale, Dragon Ball Super Broly...), il est clair que l'animation japonaise fait débat et qu'il est difficile de ressortir des personnalités marqués autre que les noms en lien de près ou de loin avec le studio Ghibli, monument historique du cinéma japonais qui, tristement, a beaucoup trop été porté comme unique modèle à suivre. Cela est d'autant plus rafraichissant de voir des réalisateurs contemporains tenter de s'éloigner de ce style comme Mamoru Hosoda (Miraï, Belle, Le garçon et la bête), Hiroyasu Ishida (Drifted Home, Le mystère des pingouins) ou Naoko Yamada (A Silent Voice, Liz et L'oiseau bleu) et de proposer un cinéma autre. C'est avec cet envi d'ailleurs que je me suis tenté à aller voir Pompo the cinephile qui, malgré les réticences évidentes qui se confirmeront au visionnage, avait tout pour être un film qui est fait pour bousculer. D'une part les caricatures évidentes du cinéma d'animation japonais qui n'attendent plus qu'à être vu à travers un point de vue d'auteur, et d'autre part, le cadre de l'histoire invite à un dépaysement par rapport aux codes qui ont dictés l'animation japonaises grand public. En effet, prendre le plateau de tournage comme toile de fond est un paris osé de la part d'un film d'animation japonais car, dans la logique du cinéma japonais grand public se plaçant dans un monde contemporain, la réalité est un complexe à fuir, et une vision métafilmique oblige le réalisateur à assumer une réalité propre au monde du cinéma. J'attendais donc une vision sur l'industrie du cinéma d'animation grand public japonais, ou à minima, une vision d'auteur qui puisse dépasser les clichés mis en avant par les personnages.
Comme le définit Marc Cerisuelo, les films mettant en scène les artisans du cinéma (ou "métafilm") sont des œuvres (du moins les bonnes) qui prennent conscience de la réalité historique du cinéma afin d'y élaborer un point de vue à travers une vision documentaire ou vraisemblable. Sans nécessairement s'inscrire dans une logique de métafilm à proprement parlé, Pompo the cinephile se veut dans une logique pédagogique vis-à-vis du cinéma. On nous montre les différentes phases d'un projet de film, de l'écriture d'un scénario, au casting, au tournage, à la post-production jusqu'à même montrer les contraintes financières d'un tournage... le tout avec la nécessité d'expliquer ce qui se passe. On peut y voir une forme de fascination et d'amour pour le milieu, où (littéralement) tout le monde a sa place, tout le monde peut comprendre comment fonctionne le secteur (on y reviendra après), et où tout le monde prend plaisir à réaliser des films. Pourtant, il n'est pas question de s'enfermer dans un cadre réaliste, car le plaisir de créer dépasse tout codes de représentations réalistes. A travers des personnages très archétypaux, le réalisateur met en avant une joie immense que de travailler dans le secteur du cinéma, et où tout le moindre détail peut prendre des proportions démesurés car vu à travers les yeux d'un passionné. Le film propose donc une vision subjective du cinéma recentré autour des émotions des personnages, mais aussi ceux vécu par le spectateur aimant regarder des films et en cela, le film marche plutôt bien. Sans jamais tomber dans la facilité extrême ou la cruauté gratuite quant au parcours que doivent effectuer les personnages, le film arrive à être assez joyeusement débile et extravagant pour mettre en avant des émotions exacerbés qui débordent et emporte le spectateur dans la passion de son réalisateur. La culture du kawaï que représente Pompo ou l'actrice principale du film est plutôt bien dosé (même si Pompo sait être très exubérante et tend parfois à déborder) et les codes de représentation de l'otaku (à travers le personnage du personnage principale, voire même du réalisateur en général si l'on compte le réalisateur consultant)sont assez finement joué pour nous éloigner de la réalité sans trop tomber dans du problématique... et pourtant ça me pose problème.
On parle d'émotion, de ressentir des émotions qui dépassent la réalité, et si les émotions du réalisateur sont louables, je trouve anormal que l'une des émotions qui me vient frontalement c'est de la gêne voire un profond dégoût. Il y a bien sûr une grande part de subjectivité là dedans, n'étant pas un amateur d'animation japonaise pouvant épouser les codes des productions de shonen grand public, mais il y a aussi une part d'évidence quant à ce ressenti amer et douteux au visionnage du film. D'une part, le fait même de se détacher du réel et d'adopter une forme de fantaisie implique de ne pas pouvoir offrir un portrait juste de la réalité car, par essence, une fiction voulant avoir une part de fantastique ne peut pas être réaliste. Il y a alors une forme de conflit d'intérêt entre la première moitié du film se voulant presque pédagogique sur la manière qu'a Hollywood de fonctionner, et une seconde où l'on pense avant tout au plaisir et à la beauté de finir un projet que l'on a entamé. On peut y voir, dans une moindre mesure, les problèmes que peut avoir Babylon de Damien Chazelle qui, lui aussi, portrait une période du cinéma à travers un regard subjectif pour mieux faire ressortir tout un plaisir transgressif de la décadence que pouvait avoir le cinéma muet, au prix d'une véracité historique et métafilmique qui s'en retrouve dégradé. A trop vouloir parler subjectivement, on ne peut plus parler objectivement du cinéma alors que c'est le sujet même du film. Qu'on aime ou non Babylon, on ne peut objectivement pas dire que le film est fidèle historiquement parlant, ni qu'il dresse un portrait fidèle de la réalité du cinéma américain des années 1920. Le discours de Jean Smart à Bard Pitt durant le dernier acte en est un parfait exemple car niant tout un pan de l'histoire des studios Hollywoodien qui n'étaient pas sensibilisé à la longévité des films, d'où la création de la cinémathèque française qui cherche à restaurer les films et à assurer une longévité aux films qui ont marqués l'histoire du cinéma. Il y alors un paradoxe quant au fait de parler d'un sujet dont on ne fait pas une représentation fidèle, laissant sous entendre que soit on n'aime pas vraiment ce dont on parle, ou que l'on ne comprend pas ce que l'on met en avant. Dans le cas de Pompo the cinephile, la faute est à moitié excusable car, comparé à Babylon, le film ne cherche pas à être un portrait historique du cinéma, ni même à parler du cinéma. Le film fait bien une présentation du secteur en expliquant comment fonctionne la production d'un film, mais la présentation reste vague car il est plus question de parler de passion plus que de cinéma. C'est pourquoi on ne va pas avoir de réel antagonisme ou de réel moment de tension durant le film car il est avant tout question de montrer les plus beaux côtés d'un passion plus qu'un portrait critique d'un secteur qui, en fin de compte, ne nous intéresse pas tant que ça. Dans ce cas, on peut reprocher au film de perdre du temps à vouloir se placer en connaisseur sur sa première parti, voulant détailler un milieu qui ne l'intéresse pas plus que ça, au lieu de passer "au plus important". On peut surtout reprocher au film de ne pas avoir d'enjeux, dans une volonté de ne montrer que le côté positif d'une production de film, et aseptiser une grande parti du film qui se retrouve à ne pas être captivant.
D'autre part, et là c'est le plus grave, le film ne se rend pas compte de ce qu'il met en scène et des messages qu'il peut véhiculer. La chose est très flagrante quand on étudie le fameux film chef d’œuvre personnelle de Pompo, et le rapport que peut avoir les personnages avec ce dit film. Alors que Pompo the cinephile parle de la beauté de regarder des films et d'étudier l'image, celui-ci ne montre pas le film finit, ni même d'images mis à part quelques rares extraits. C'est assez perturbant de se dire que tout tourne autour de la beauté d'un film qu'il faut montrer au monde, pour qu'au final on ne voit pas le dit film. Et puis même si l'on voit le dit film, est ce que celui-ci serait aussi bon que Pompo the cinephile voudrait bien pour faire croire ? Que ce soit dans les extraits à l'image ou même les moments que filment le personnage principal, rien ne laisse présager d'un bon film. Il y a notamment une séquence où le réalisateur se dit époustouflé par le jeu extraordinaire de ses comédiens, au point d'avoir des frissons et être soufflé derrière le retour image de la caméra, mais lorsque l'on voit le jeu en question, il est vraiment timide voire mauvais. Le scénario je n'en parle même pas car bourré de trous, exposé de manière décousu, et profondément clichés pour le peu qu'on puisse analyser. Et ce film mériterait 5 oscars ou "Nyalli-award" ? Le but même du film est très perturbant car, dans ses prémices, la productrice nous vend le projet comme étant très personnel, mais on n'aura pas d'autres implications personnels car le but même du film reste de gagner des prix. De l'autre côté, le seul film que l'on peut comprendre et voir quasi en entier reste le film du consultant au contenu plus que douteux (on y reviendra après). On peut y voir une volonté de mettre toutes les créations faites avec passion au même niveau, dans une volonté de promouvoir la création quelque soit le genre (ne pas nécessairement mettre un film dramatique au dessus d'une comédie sur le simple fait qu'un genre est plus respectable qu'un autre), mais de l'autre, qu'est ce qui fait que ce qu'on réalise est respectable et vaut la peine d'être fait ? Où est la beauté de l'art si l'on peut créer tout et n'importe quoi sans règle de beauté ? Le personnage principale le dit lui même en début de film lors de la séance de visionnage de "Marine" (le film du réalisateur consultant), "Pompo peut prendre n'importe quoi et en faire un hit". Mais du coup, on peut se poser la question épineuse: Pourquoi avoir réalisé Pompo the cinephile tel qu'il est ?
Comme dit précédemment, faire un film sur le cinéma c'est inévitablement parler de l'industrie cinématographique, de notre vision de celle-ci. Plus largement, notre manière de penser l'image et la narration raconte beaucoup de choses sur notre manière de penser le cinéma (d'où le fait de devoir être conscient du sens de ce que l'on film et de comment on le film pour éviter des discours que l'on ne souhaite pas assumer). Même si le film ne veut pas défendre de message précis quant à la manière de penser le cinéma d'animation japonaise, mis à part la beauté de création et la passion du cinéma, la réalisation et l'exécution, quant à elle, apportent une orientation au message qui, à minima, peut être considéré comme perturbant. D'une part, le choix douteux que de faire de Pompo une stéréotype de la culture lilocon, placée à un statut de pouvoir sans qu'elle ait à réellement prouver quoi que ce soi, ni même que son apparence enfantine ne soit justifié dans le scénario, ou que cela soit remis en question durant le film. On pourrait se dire que c'est pour un trait d'humour et de légèreté. pourtant, l'humour s'efface rapidement face aux caractéristiques propre au lolicon et à la culture kawaï qui prennent le dessus et font les caractéristiques principales de Pompo, chef du projet, symbole du film, et offrant son nom au film. Le soucis étant que, même si le film reste assez subtile dans son approche, il participe à banaliser une culture et une vision du cinéma d'animation japonais qui peut être dangereuse et nocive pour la création cinématographique... alors que c'est un film se voulant comme une ode au cinéma (à ce propos, je vous conseille deux vidéos du youtubeur Louis-San, l'une sur les dérives de la culture kawaï et l'autre sur les influenceurs japonais qui, même si elles peuvent souffrir de maladresses, arrivent à très bien synthétiser une réalité indéniable derrière certains aspect de la culture japonaise que Pompo the cinephile ne remet jamais en question, voire pire, banalise). C'est pourquoi on se va retrouver gêné et mal à l'aise lorsque le personnage de l'actrice principale effectue une danse Fortnite pour exprimer le fait qu'elle est stressée, lorsque l'on se rend compte que le seul film diffusé en entier durant tout le film est un film de série B d'action avec un poulpe géant qui agresse des femmes en maillot de bain (avec notamment des plans de caméra subjectifs et plaçant les actrices du film dans des situations inconfortables), lorsque le père de Pompo (ancien grand producteur à la retraite, considéré par le personnage principal comme un modèle) va pour complimenter le dit film en disant que c'était divertissant car il y avait "des petits cul mignons partout sur l'écran", lorsque Pompo va pour apprendre au personnage principale qu'un film est forcément bon tant que l'actrice principale est attirante... et qu'au final, le cinéma mis en avant par Pompo the cinephile est un cinéma dégradant, immature, et insultant. Dans une moindre mesure, le film me rappelle le problème que peuvent avoir des films comme Nos mots comme des bulles de Kyōhei Ishiguro, où on met en avant des idées et des stéréotypes dégradants et rétrogrades sans forcément s'en rendre compte. Mais plus que les idées parfois dangereuses sur la culture japonaise, c'est la vision du cinéma qui fait poser de nombreuses questions.
Il était évident qu'un film mettant en scène des personnages de la culture kawaï et otaku risquaient de tomber dans des dérives avec des propos très maladroits voire problématiques, mais qui étonne le plus, puisse avoir une tel vision de la création cinématographique. Il y a bien le côté fantaisiste et irréel qui peut expliquer une forme de simplification des étapes techniques et peu divertissante comme la recherche de financement d'un film (cela rentre encore dans une idéologie et une manière de penser pouvant être douteuse, là ici cela réduit le plaisir à ce qui est visuellement divertissant pour le grand public sans chercher à mieux connaitre ce que l'on met en scène), mais il n'empêche que certains points laisse sous-entendre que le réalisateur lui-même semble soit très mal détourner la réalité, proposant une vision maladroite et grossier, soit totalement ignorer la réalité de la production d'un long métrage en prise de vue réelle. Cela se voit notamment à travers les rapports entre Pompo et le personnage principal qui semblent lunaire tant ils semblent détachés de toute préoccupation humaine ou financière. On doit retourner des scènes alors que le toute l'équipe est déjà sur d'autres projets ? On a qu'à leur demander gentiment et ils voudront revenir parce que le cinéma est leurs passions. On doit débloquer des fonds pour éponger les retards de productions et les reshoot ? On a qu'à filmer les financiers à leurs insu sur internet et le représentant financier va faire un speech émouvant et il pourra montrer que le public veut voir le film. Comment convaincre le représentant financier ? C'est un ami d'enfance qui a bousculé le réalisateur une fois au lycée, et récemment il l'a recroisé dans un café, normalement il devrait avoir envi de soutenir un projet avec une très faible probabilité de rentabilité... Il y a presque un manque de respect aux ouvriers du cinéma que le film dit vouloir mettre en avant. Le cinéma ne se résume qu'aux postes principaux qui participent à la création du film, mais surtout aux postes de pouvoir et d'influence. Au revoir les techniciens et machinistes qui se résument à des employés quelconque, à peine plus humains que les silhouettes qui vont les figurants des foules dans la rue, au revoir toute l'équipe de distribution et vendeur internationaux qui feront que le film puisse sortir en salle, au revoir les postes intermédiaires comme les maquilleurs, le chef décors, les costumiers, le chef opérateur... ici on s'intéresse aux acteurs principaux, à la productrice, au responsable financier (parce qu'il a le mérite d'avoir le même design adolescent et jeune que le réalisateur), et le réalisateur qui endosse TOUTES les charges. Je reste laxe car je pourrais être plus sévère à ce sujet, mais le film arrive à être négligent, même vis-à-vis des rôles décrit comme "important/intéressant". Les principales victimes restent les acteurs qui se résument à pas grand chose, dont la vie se résume et le talent se résume à pas grand chose. Même si l'on fait un focus sur l'actrice principale repéré dans la rue, elle est recrutée quasiment sur un coup de tête et porté pour être là où elle est parce que le film le veut, omettant le fait qu'elle est une parmi tant d'autres dans son genre, et qu'elle n'aurait aucune chance ou presque de réaliser son rêve dans un cadre un minimum réaliste. Le film devient presque une sorte de critique très acerbe et cruelle du système hollywoodien, et des rêves trop fantaisiste d'une jeunesse trop inconsciente de la dure réalité du cinéma, car reposant uniquement sur le cadre fantaisiste et réconfortant des culture otaku et kawaï qui poussent les personnages et les spectateurs à fuir la réalité des faits et leurs responsabilités. La scène qui représente le mieux le décalage entre les intentions et le message délivré reste la fameuse scène de montage final qui, pour moi, résume tous les problèmes que cela implique
C'est une scène qui se déroule après l'obtention des fonds pour le tournage d'une nouvelle scène, où le chef d'orchestre doit choisir entre sa famille et la musique. Celui-ci décide de privilégier la musique, et sa femme, avant de le quitter, lui dit que son aria (furyoku, mana, aura..) était horrible la dernière fois qu'il avait joué de la musique. Cet aria est illustré à travers des yeux rouge et une trainé noire qui se dégage de lui, montrant l'effort et l'obsession qui peut animer le personnage à ce moment, et qui est décrite comme pouvant être nocive et malsaine car ayant engendré un divorce. De son côté, le personnage principale, ayant eu un séjour à l'hôpital à force de monter et de malmener son corps et son esprit, doit finir le montage au plus vite avec l'actrice principale dans un sac de couchage comme seul réconfort. Ce qui est intéressant de noter, c'est que l'aura qui anime le réalisateur durant cette séquence est exactement la même que le personnage principal de son film, avec qui il a de nombreux points commun. Il est déterminé, il s'identifie à lui, il a parcouru des épreuves physiques et mentales comme le personnage principale qui est allé dans les alpes et a vécu un divorces que l'on comprend difficile... on comprend très vite que l'idée principale est de créer un parallèle entre l’œuvre et l'artiste pour souligner l'importance de la personnalité d'artiste, mais aussi pour montrer l'évolution du personnage principal qui, malgré les épreuves, arrivera à être "The Meister", et sur le papier ça marche. Cependant vient différents soucis qui font que cette résume tout ou presque. Premièrement, c'est très ironique de promouvoir la personnalité d'artiste quand l'ensemble de ton film ne fait que suivre différents codes de cultures populaires mal maitrisés et qui poussent à un contenu de masse sans possibilité à l'humain derrière l’œuvre de s'exprimer. Deuxièmement, c'est curieux et révélateur de voir que la majeure parti des actions entrepris par le personnage principal soit des coupes et de la suppression de scène, et que l'action de créer en post-production se limite à couper et enlever de l’œuvre finale tout l'effort humain du tournage. Enfin, troisièmement (et pas des moindre), la comparaison entre le réalisateur et le personnage principal de son propre film sonne presque comme une justification d'un comportement auto-destructeur. Les deux personnages arrivent à une carrière et à un succès grandiose, mais c'est au prix d'une souffrance et d'un comportement pouvant être toxique pour eux-même, mais aussi leur entourage. Cela vient conforter, de manière assez douteuse, des références au film Whiplash de Damien Chazelle qui, lui aussi, mettait en scène un chef d'orchestre tyrannique et toxique, qui torturait ses élèves et collègues (qui jouaient eux aussi de la batterie), et était placé comme une figure ambigu, à la fois condamné mais aussi glorifié (c'est un peu mon problème avec les films de Chazelle, toujours le cul entre deux chaises, et ça peut très vite m'agacer lorsqu'il s'agit de sujet sensibles comme le harcèlement hiérarchique comme dans Whiplash). Cependant, contrairement au film de Damien Chazelle, le film prend indirectement parti en disant que le parcours de cet artiste toxique et violent, finalement, est bon car cela a réussit à notre héros principal. Parce que le film n'a pas nécessairement conscience des messages qu'il véhicule, sans doute trop occupé à vouloir mettre en avant le plaisir de créer de l'art, vient justifier des idées toxiques et pouvant être dangereuses, comme ont pu démontrer certaines scène de Whiplash que Pompo the cinephile cite ouvertement
Malgré tout le mal que l'on peut ressentir face au visionnage de ce qui ressemble de plus en plus à un désastre narratif et métafilmique, le tout souligné par une réalisation très sommaire et calibré, je n'arrive pas à ne pas ressentir une forme de respect et de compassion face à Pompo the cinephile. C'est un film qui sait être stimulant, qui transpire d'une volonté de nous inviter à tenter notre chance dans le milieu du cinéma, et même si l'exécution et le fond laisse à désirer, j'ai aimé suivre certains personnages. J'étais impliqué dans la manière dont cette jeune comédienne en herbe essayait de se frayer un chemin dans un milieu vaste, intimidant, mais paraissant presque accessible à tous. C'est un film qui cultive les rêves, les ambitions, nous replace face à notre rapport au cinéma et, faute de ne pas réellement haïr les personnages qu'il met en scène, je n'arrive pas à réellement détester ce film. Malgré un visionnage laborieux, j'ai un peu rêvé et j'ai eu cette impression que, pendant 1h30, le monde du cinéma nous était tous accessible.
8,75/20
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