Un pamphlet burné
Que se passent-ils pour les animaux vivant dans les forêts quand ces dernières sont peu à peu détruite par le capitalisme sauvage des humains ? C'est la question que se pose Isao Takahata lorsqu'il...
le 9 avr. 2015
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Que se passent-ils pour les animaux vivant dans les forêts quand ces dernières sont peu à peu détruite par le capitalisme sauvage des humains ?
C'est la question que se pose Isao Takahata lorsqu'il met en scène Pompoko.
Véritable pamphlet écologique contre la destruction des forêts et visant la nature humaine, comme le témoignera la terrible représentation du gérant des parcs d'attractions, Pompoko présente peu à peu une paisible communauté, vivant en symbiose avec la nature, qui doit faire face à l'horreur humaine et sa soif de conquête détruisant la nature. N'hésitant pas à mettre en scène avec un côté documentaire, Takahata prend bien le temps de présenter cette communauté et son mode de vie, puis son envie de survivre et sa façon de préparer la riposte face aux humains.
Clairement explicite, les messages sont pourtant judicieusement mis en scène, parfois de façon "choc" comme en témoigne la dernière partie, ils n'alourdissent pourtant pas le récit, car Takahata montre un véritable savoir faire dans la construction du récit, l'utilisation de voix-off, et n'oublie jamais de raconter une histoire, et non pas de se contenter de mettre en scène agressivement des messages.
Effectivement, il n'oublie pas la magie propre au studio Ghibli, du moins de la majorité des films de lui et de son compère Miyazaki. Il y a plusieurs degrés de lecture, c'est bien orchestré, et il y a l'écologie, qui passe par les personnages, au sein d'une communauté et qui doivent apprendre à vivre entre eux, avant de devoir cohabiter avec les humains. Il prend le temps de les montrer, de les rendre attachants et surtout plutôt drôle, c'est par le rire qu'il rend cette communauté sympathique, et ça passe par plusieurs méthodes, allant des expressions aux dialogues en passant par les quiproquos ou le dessin.
Pompoko parvient à véhiculer tout un cocktail d'émotions allant du rire aux larmes en passant par le dégoût. Isao Takahata oscille entre moments de légèreté et d'autres plus graves, mais toujours avec un sens du rythme, de l'alchimie entre les éléments et de finesse.
Il fait preuve d'inventivité dans l'univers qu'il met en scène, que ce soit dans les personnages, les créatures, les transformations, l'utilisation de la voix-off ou tout simplement la mise en scène et les idées déployées (les renards, le parc d'attraction...). Les dessins sont superbes, participant pleinement au charme du film, et sur tous les plans, avec souvent des détails pertinents en fond. Il créé de beaux tableaux, dans lesquels son univers trouve une place, une belle alchimie et un peu de poésie.
Pompoko est un cocktail d'émotion aussi touchant que drôle, inventif, charmant et pertinent, où Isao Takahata dresse un portrait peu flatteur de l'homme et dénonce, avec un goût de l'artifice et de lyrisme, ses attaques contre la nature à travers une communauté passionnante de petits Tanukis.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films d'animation (dessins, 3D, etc.), 亞洲路徑 : Voyage à travers le cinéma asiatique, Revu ! Et ça m'a fait du bien (... ou non), Répertoire : Mes réalisateurs et アニメーション(animés)
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le 9 avr. 2015
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