L'homme qui résista

Le colonel Pontcarral est resté fidèle au souvenir de l'Empereur après les cent jours. Retiré dans son domaine de Dordogne, il brave le nouveau Régime et épouse Garlone de Ransac, une intrigante. La légende a fait pendant longtemps de Pontcarral un film "résistant" que la censure allemande a mutilé de 2 ou 3 répliques dont celle-ci : "Il est temps de sortir la France de ses humiliations." A vrai dire, le film fut financé en partie par le ministère de l'information de Vichy qui le sortit même en Allemagne. Cinématographiquement parlant, Pontcarral ne manque pas de grandeur malgré une mise en scène assez raide et un scénario qui a tendance à privilégier les mésaventures sentimentales du colonel, plutôt fastidieuses. Le film est sauvé par le jeu d'un Pierre Blanchar impérial, irascible et méprisant, fidèle à ses convictions dans la tourmente. Il se fit un joli succès à l'époque auprès du public pour ce personnage inflexible et courageux, un résistant, à sa manière.