Des choses gentilles à dire sur ce film :
Popcorn, un mot tout bête qui en dit tellement long. À elles seules, ces deux petites syllabes de rien du tout contiennent l’essence du cinéma originel, pas celui qui finit (parfois malgré lui) sacralisé en tant qu’art et diffusé dans un silence de cathédrale, mais ce cinéma populaire, qui se vit à plusieurs, spontanément, en commentant, en riant à gorge déployée... un cinéma qui fait sursauter comme le maïs qui claque, qui surprend, un cinéma qui répond au furieux besoin qu’on a parfois de s’amuser à se faire peur. Voilà, il y a tout ça dans le mot popcorn. Et il y a tout ça aussi dans le film du même nom sorti en 1991.
Popcorn, c’est l’histoire du petit massacre qui écrème un groupe d’étudiants en cinéma au cours du festival qu’ils ont mis sur pied. Sympathique slasher, Popcorn se pose donc d’emblée, justement, comme film popcorn d’autant que Mark Herrier propose, pour ce qui est de la partie slasher pur jus, quelque chose d’à la fois marquant et efficace : une ambiance réussie, des morts non dénuées d’ironie assez fun (quoiqu’un peu trop rares), un assassin porteur d’une charge dramatique à la manière des monstres classiques qui a vraiment de la gueule et des scènes plutôt marquantes (le baiser ou encore la scène des chiottes).
Mais le truc, c’est que Popcorn est aussi un film d’amoureux du cinéma : Mark Herrier, déjà, parce qu’il ne prend pas ses spectateurs pour des cons, mais plus encore Alan Ormsby, le scénariste et le réalisateur initial du film. C’est à lui, en effet, que revient la paternité des films à l’intérieur du film qu’il a eu le temps que de tourner avant de céder le fauteuil à Herrier. Le petit plus de Popcorn, dont l’action se situe dans un cinéma, est de proposer régulièrement un aperçu des films proposés à l’occasion du festival.
Ainsi, quand on voit Popcorn, on voit aussi Mosquito, The Attack of the Amazing Electrified Man, The Stench qui rendent chacun hommage à des films délicieusement craignos, mais aussi à ces procédés à la limite de l’attraction foraine dont avait le secret William Castle (demander aux spectateurs de signer une décharge avant la séance afin de ne pas poursuivre le cinéma en cas d’arrêt cardiaque, mannequins qui traversent la salle au moment opportun, sièges qui filent des secousses...). L’hommage est là, mais, loin d’apparaître comme artificiel (comme peut l’être l’emploi de références à l’heure actuelle), il n’occulte jamais le récit mais au contraire, le sert.
Injustement méconnu du grand public, Popcorn a pourtant posé les bases de ce que Craven et Williamson feront plus tard, et avec plus de maîtrise, sur Scream. Coup de téléphone d’ouverture, discussions de cinéphiles, liens entre meurtres et cinéma, meurtrier et héroïne connectés via une histoire passée, parent kidnappé... la trame est là.
Jouez au bingo des clichés avec ce film (25 ingrédients)
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Personnage > Agissement
Fait un clin d’œil de connivence lourdement appuyé - Pique une crise de nerf - Scientifique/enquêteur/écrivain qui s’enregistre sur dictaphone
Personnage > Caractéristique
Religion | Fait un signe de croix
Personnage > Citation
Annonce | « J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle... » - Exprime du soulagement | « Bingo ! »
Personnage > Héros ou héroïne
Stylé | Intercepte la main / le poing qui s’approche pour le frapper
Personnage secondaire
Foule en délire | Concert/manifestation sportive
Réalisation
Grammaire | Passage musical - Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables - Habillage | Placement de produits - Mise en scène | Faisceau d’une lampe-torche dirigée vers la caméra - Mise en scène | L’unique rayon lumineux de la scène éclaire les yeux du personnage - Tension | Ne se rend pas compte qu’un meurtre est commis à quelques mètres - Vision subjective | personnage qui reprend connaissance
Réalisation > Accessoire et compagnie
Enquête | Mur recouvert d’indices et de coupures de journaux - Tension | Compte à rebours
Réalisation > Audio
Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps
Réalisation > Surprise !
Faux suspense | Ouf c’est juste un ami qui fait une blague !
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Pipi, caca, prout
Scénario > Dialogue
Religion | Psaume 23
Scénario > Élément
Mal à l’aise ou malaise pendant un spectacle, une projection...
Scénario > Ficelle scénaristique
Cauchemar | Se réveille en hurlant/en sueur/en sursaut - La chatte à Maurice (ou anti-chatte à Mireille) - La personne qui sait la vérité n’est crue par personne
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais