Précédemment, je lançais Hot Rod, premier film réussi de cette bande de jeunes foufous. Forcément, ça donne envie de voir ce qu’ils ont en magasin. N’ayant pas trouvé leur deuxième création, voici la troisième.
Sous la forme d’un documenteur, on suit la star de rap/pop Conner Friel, ses succès, ses flops, ses rapports avec le show-biz et son entourage.
Ça démarre à toute vitesse. C’est sous-titré de partout et il faut être ultra concentré pour piger où nous sommes. Mais une fois qu’on a pris le rythme (effréné), on est bon. Documenteur donc. Sur la forme, ça ressemble effectivement aux nouveaux docs de témoignage du génie de telle ou telle star du moment. Des trucs comme on en voit de plus en plus sur Netflix et ailleurs. Des guests interviennent pour souligner à quel point l’artiste au cœur du projet est fabuleux. Ici, on pourra citer, excusez du peu, Pink, Usher, Nas, RZA, 50 Cent et même Ringo Starr. Enfin ça c’est pour ceux que j’ai reconnu. Car oui, il est indispensable d’avoir une connaissance correcte de l’industrie musicale et télévisuelle américaine des 20 dernières années, au risque de passer à côté d’une bonne partie des blagues. Les blagues justement, elles sont étonnamment drôles et passent même par moment de drôles à hilarantes (la dédicace dans la voiture, la demande en mariage avec les loups …). Et ça fuse pendant 1h30. La forme est certes fatigante mais le jeu en vaut la chandelle. Pour le fond, c’est une parodie assez vacharde d’un pop-business basé sur le vide dans lequel le mythe du self-made man se heurte à un système qui s’autoalimente en bêtise. Ce que ça dit, c’est que ce n’est pas tant le talent qui compte que la communication autour de l’image de marque de l’artiste. Et dans le même temps, les créations musicales de Schaffer, Taccone et surtout Samberg sont tout à fait convaincantes voire percutantes. On pourra en profiter pour louer les talents d’acteurs de nos trois compères, ils sont réellement bluffants. On l’aura compris, dans ce mix entre le Fatal de Michaël Youn (pour l’univers culturel – film plutôt sympa rappelons-le) et le culte Spinal Tap (pour la forme), il n’est pas tant question d’originalité que d’une bonne réappropriation.
En bref, si vous êtes en forme et si le concept vous tente, n’hésitez pas à jeter un œil à cette comédie foutraque qui vaut son pesant d’éclats de rire.