À l’image du Château dans le ciel, je dois admettre que je n’ai pas été foncièrement transporté par cet autre classique des studios Ghibli. L’histoire reste très belle et il y a beaucoup moins de fantastique que dans les autres films que j’ai pu voir, ça s’enracine beaucoup plus dans une genre historique avec la guerre en toile de fond (comme souvent). D’ailleurs, ce qui m’a le plus plu dans ce film, c’est ce portrait dresser du fascisme, comme il devient prépondérant dans la vie de chacun, étouffant la population, avec cette propagande, cette police secrète. Superbe ! Il y a bien sûr l’univers mis en place avec tous les hydravions, et l’aviation plus en général, qui donne une atmosphère presque steampunk par moment ; mais dans l’ensemble, ça restera un film très ancré dans notre monde à nous. La romance y est très présente, sous plusieurs formes d’ailleurs et avec différents aboutissements, ce qui les rend touchante.
Le rythme est plutôt bien dosé et bien équilibré entre l’action, l’intrigue, les dynamiques entre les personnages. Personnages qui seront d’ailleurs plutôt chouette, j’ai beaucoup aimé le cynique Porco, l’incroyable Gina et sa classe incroyable (oh bordel, ce vent, mais qu’il est magistral), la téméraire Fio, ou encore cette palanqué de pirates qui, par moment, m’a beaucoup fait penser à ceux dans Astérix. Cependant, si tous ces différents éléments sont sympas, il y a quelque chose qui dans l’ensemble fait que j’ai eu du mal à être transporté comme dans les autres Miyazaki. Il manque une sorte de petit quelque chose pour libérer la merveille.
Après, sur l’aspect technique, rien à redire. La musique m’a un peu moins marqué que sur d’autres films, mais elle reste toujours bien au rendez-vous, et l’animation est toujours aussi superbe. Le film a 25 ans, et que ce soit les dessins ou le mouvement, tout est réglé à merveille. L’action est claire et lisible, la dynamique des avions incroyablement réaliste, on a vraiment la sensation des objets plus lourds que l’air qui volent. L’animation de l’eau, encore une fois, avec ces couleurs qui retranscrivent tellement bien l’Adriatique. Encore une fois, c’est magnifique à regarder et on se laisse émerveillé par tant de talents.
Porco Rosso sera loin d’être un de mes Miyazaki préféré, principalement parce que je trouve qu’il manque un petit truc pour le faire décoller. Toutefois, comme ses confrères, il n’en reste pas moins un petit bijou à voir et revoir.