Cet opus tranche dans l’œuvre du maître. Si l’on y retrouve l’amour de l’aviation, de l’Italie des années trente et nos amis les pirates, il étonne par son romantisme occidental. Le monde animiste et shintoïste, la magie et la sorcellerie sont bannis de cette œuvre réaliste. Pour un dessin animé, la thématique est étrangement moderne : Porco est un ancien pilote de chasse frappé de stress post-traumatique et soufrant du syndrome de Lazare, tous ses camarades sont morts et ont rejoint le paradis des aviateurs. Lui-même a vécu une expérience de mort approchée. Il en est revenu, seul. Pilote mercenaire, il se loue au plus offrant pour protéger les navires civils des assauts de pirates, plus ou moins complices. Un américain le défie… Il perd le premier combat, mais prépare sa revanche. Notre héros solitaire refuse les avances de la belle Gina, l’ex épouse de son meilleur ami, mais aussi la joyeuse bonne humeur de la jeune Fio. Comme toujours chez Miyazaki, pas de "méchants", mais des personnages complexes aux motivations progressivement dévoilées.
Déçu par la lâcheté de ses compatriotes face à la montée du fascisme, Porco prépare sa sortie. Il ne rejoindra pas Gina, n’attendra pas Fio, mais quittera à jamais l’Adriatique, pour la plus grande tristesse de mes filles. "Pourquoi Porco n'épouse pas Gina ?". Que leur répondre ?