"Allons, allons, mon mignon, ne soit pas timide. Alors comme ça t'aime le modélisme ? Entre. Tu sera pas déçu, on a tous les modèles : les petits qui chatouillent, les gros qui font vrrrrrr, les furtifs. Ils sont tous là, dans leur moindre détails et dans des positions que t'avais jamais vu dans les livres.
T'es fan d'Hydravion ? T'as raison mon coquin, il y a rien de mieux pour mouiller. Moi aussi j'adore ça, en plus j'en ai un gros, un rouge, un solide. Il fonce comme l'éclair et il défonce tout ce qui bouge. Tu le verra sous toutes les coutures. L'animation y a rien de mieux pour te rendre ça encore plus excitant.
Tu veux voir à la mécanique ? Mais biensûr, on a tous les détails : les moteurs, les carburateurs, les hélices. Le tout manié par des femmes sublimes. Et mes pistons tu les vois mes gros pistons ? Ils sont bien modélisés hein ?
Bah, mon cochon, t'es vraiment tout excité toi ! "
La critique à proprement parler :
Trève de grivoiseries (j'aurai pu continuer sur ce ton pendant des heures) mais il est vrai qu'on voit à quel point Hayao Miyazaki est un gros fan d'aviation à travers ce film. On sent qu'il s'est fait plaisir à reproduire des avions mythiques dans les moindre détail et c'est assez communicatif.
Alors, bon, comme cela fait la part belle à des avions de guerre et que la guerre, de près, c'est pas trop son truc à Miyazak' (il préfère l'évoquer de loin, en arrière plan, plutôt que de l'évoquer de front) il préfère raconter l'histoire d'un cochon volant et italien qui préfère pourchasser des pirates couillon et affronter un américain vantard en duel plutôt que de faire parti des fascistes.
Ce Miyazaki manquait à la liste de ceux que j'avais vu et il est exactement tel que je me l'attendais : sans atteindre la claque que fut pour moi Princesse Mononoké (et que je pense que je ne me reprendrais plus jamais...) ce film est léger, drôle et aérien. Ca se regarde agréablement : les images sont belles, les personnages attachants (même si Miyazaki a recyclé le chara-design de Nausicaa...) et l'histoire enchaîne les péripéties de ce cochon bizarre contre ces adversaires au fond, pas si méchant.
C'est peut-être trop léger pour moi : mis à part la superbe scène de flashback au dessus des nuages, empreinte de nostalgie et d'amertume, le reste du film à peu de moments sérieux ou de thématique très ancré. Ce qui fait que j'aurai peut-être tendance à l'oublier assez vite. Hélas.
PS : On voit qu'à l'époque, le studio Ghibli s'essayait un peu aux rendus 3D lors des scènes de poursuite en avion. C'est pas mal, mais on sent que la technique se perfectionnera dans les années qui suivent.