Bien que ma préférence aille aux films d’horreur ou aux films sociétaux, et que les films très anciens me laissent indifférent, j’ai regardé Porte des Lilas pour deux raisons seulement :pour avoir habité un moment dans les immeubles de ce beau quartier et pour la présence de Brassens au générique. Pour information la station Porte des Lilas-cinéma (pas la vraie, mais la station-fantôme fermée au public) est le lieu de tournage pour tout ce qui se tourne sous terre à Paris, d’Amélie Poulain à l’Armée du Crime.
J’ai donc profité de YouTube pour faire un petit voyage dans le temps avec ma planche à roulettes. Dire que je n’ai rien reconnu de la Porte des Lilas est un lieu commun un peu faible. Le Paris de Doisneau a disparu depuis plus d’un demi-siècle et les enfants ne courent plus dans les rues... les p’tis gars des fortifs sont devenus des poncifs... Montmartre semble triste et Les Lilas sont morts...
Et Brassens là-dedans? Il n’est pas bon acteur. Il est simplement Brassens, l’Artiste généreux et modeste, et c’est déjà pas mal. Son ami Juju (Pierre Brasseur) lui vole aussi facilement la vedette qu’il vole les boîtes de foie gras chez l’épicier. Traîne-savates juste bon à se torcher le gosier au jaja, il fait un transfert psychologique sur un assassin qui passait par là: Barbier (bien interprété par Henri Vidal) et se met en tête de l’aider à échapper aux pandores.
C’était jadis la marque d’un homme au grand cœur de vouloir cacher les bandits à la justice. Et quand ils n'étaient pas aidés par les caves, c'est les jolies filles qui tombaient toutes amoureuses du voyou, de l’apache, comme la choupinette Dany Carrel tombe amoureuse de Barbier...
Un petit bijou que ce film de l’excellent René Clair, mais avec un scénario de René Fallet (auteur du Signe du Lion et du sous-estimé La Soupe aux choux) pouvait-il en être autrement ?