Une très belle surprise que ce film "de tribunal", comme je les appelle et qui ne sont habituellement pas vraiment ma tasse de thé. "12 Angry Men", "La Vérité", "Anatomy of a murder", de bons films mais que j'accueille toujours avec un léger ennui poli.
Il fallait bien que ce soit un Italien - en 1990 qui plus est, soit au sortir des années de plomb - qui se charge d'apporter un petit parfum subtil de scandale politique à une histoire somme toute banale, celle d'un meurtrier aux relents fascistes (cela se passe dans les années 30, sous Mussolini).
Mais le film reste à tout instant élégant et très pudique, avec une hauteur morale appréciable qui le rend tout à fait charmant, surtout au détour de ces scènes de la vie de ce juge (qui est le personnage central) à Palerme et qui ancrent véritablement le récit dans quelque chose à la fois tout à fait humain et tout à fait grâcieux.
Plaidoyer contre la peine de mort, sous le patronage de Dostoïevski, "Portes ouvertes" n'est ni un pamphlet larmoyant pseudo-humaniste ni une tentative cartésienne de rationaliser le débat et rien que pour ça, il mérite d'être vu.