L’idée cette fois est de filmer des habitants d’un village russe, debouts, immobiles, face caméra, dans leur tenue quotidienne, au milieu de leur activité. Ils posent parfois avec leurs outils, avec leur chien ou avec rien. Loznitsa fige chacun d’eux au centre du plan mais ne fige pas le paysage, qui lui continue de respirer. On entend la campagne environnante, les oiseaux continuent de voler, jusqu’à parfois traverser le cadre. Un moment donné on aperçoit un véhicule. Ailleurs c’est une porte qui s’ouvre. Et le sujet, aussi statufié soit-il est parfois gagné par de légers mouvements : une main qui tremble, des yeux qui clignent. Bon, je ne vois pas trop l’intérêt. Je trouve que c’est un beau geste de peintre ou photographe – Loznitsa créé de beaux tableaux – mais au cinéma ici Loznitsa nous impose le temps et il est assez court. Ajoutons à cela un plan panoramique au premier tiers temps puis au second, prouvant bien que Loznitsa lui-même croit moyennement en son dispositif si ce n’est pour faire passer les saisons.