Pour son septième long-métrage, Ron Howard s'intéresse à la vie de famille et (surtout) à ses petits tracas. Comédie noire et satyrique, véritable portrait d'une famille américaine désespérée, le film met en scène l'excellent Steve Martin avec à ses côtés le trop rare Tom Hulce, l'inimitable Rick Moranis et les géniales Mary Steenburgen et Dianne Wiest. Difficile à suivre au début étant donné le nombre important de personnages, Portrait craché d'une famille modèle suit donc plusieurs chemins, plusieurs petites histoires personnelles qui s'entremêlent habilement autour de la famille Buckman.
Nous avons donc Gil qui vit avec sa femme Karen et élèvent avec difficulté leurs enfants dont le petit Kevin, psychologiquement instable ; sa sœur Helen, mère célibataire rejoignant comme elle peut les deux bouts avec un fils reclus sur lui-même (Joaquin Phoenix alors tout jeune) et une fille rebelle de 16 ans amoureuse d'un bon à rien (interprété par un Keanu Reeves déjà bien déjanté) ; son frère Larry, endetté jusqu'au cou, présente son fils noir à la famille et la dernière sœur, Susan, craque petit à petit face à la pression qu'exerce son mari Nathan sur leur petite fille à peine âgée de 4 ans.
Toute cette petite famille en découd chaque jour face à des problèmes communs qui prennent des proportions dramatiques à la fois tristes et hilarantes. Avec des dialogues crus, des séquences drôlissimes et une histoire bien menée, Portrait craché d'une famille modèle dévoile une nouvelle facette de l'ex-acteur de "Happy Days". Sa direction d'acteurs exemplaire et sa réalisation sobre mais bien rythmée font de cette comédie une satire féroce de la typique famille américaine.