Bonne année !

Après son péplum Troie, le cinéaste allemand Wolfgang Petersen (Le Bateau, En pleine tempête) revient en 2006 pour nous plonger de nouveau dans l'univers angoissant de l'Océan Atlantique. Le réalisateur des grandes marées adapte le roman The Poseidon Adventure (1969) de l'écrivain Paul Gallico déjà adapté en 1972, L'Aventure du Poséidon par le réal Ronald Neame. Le producteur Peterson récidive dans le film catastrophe avec ce remake haletant et digital, Blockbuster maritime au budget Titanesque de 160 millions de dollars produit et distribué par Warner Bros. Pictures avec en têtes d'affiche, Josh Lucas (Les Survivants, Le Mans 66) & Kurt Russell (L'Ordinateur en folie, Les Chroniques de Noël).
La nuit de la Saint Sylvestre, dans l'Atlantique Nord, une vague scélérate s'abat sur le Poséidon, luxueux paquebot de croisière, qui se retourne sous le choc. Pour s'en sortir, les passagers vont devoir jouer des coudes et retenir leur souffle...
Au casting de ce réveillon du jour de l'An, Richard Dreyfuss (American Graffiti, Polar), Emmy Rossum (Le Jour d'après, Sang froid), Jacinda Barrett (Piège de feu, Seven in Heaven), Mike Vogel (Massacre à la tronçonneuse, Nightmare Island), Mía Maestro (Tango, Les Liens maudits), Jimmy Bennett (Otage, My Movie Project), Freddy Rodríguez (Génération sacrifiée, Fort Bliss), Andre Braugher (Get on the Bus, Les Passagers), Kevin Dillon (Le Blob, Entourage) et la chanteuse Fergie / Stacy Ferguson (Monster in the Closet, Nine).

Seigneur ! Mais qu'est-ce que tu leur as fait à tous ces gens !

Le réveillon de la Saint Sylvestre bat son plein à bord du Poséidon, un somptueux paquebot de croisière. Alors que les convives lèvent leurs verres à la nouvelle année, le cauchemar commence : une puissante vague de plus de 30 mètres de haut se fracasse avec une force inouïe sur le paquebot qui se retourne. Un groupe de passagers va tout tenter pour survivre et sortir du bateau en perdition. Ils comprennent vite que leur survie dépend de leur capacité d’entraide, pour échapper aux pièges qui menacent de se refermer sur eux à chaque instant : le niveau de l’eau qui monte, les incendies, les conduites de gaz prêtes à éclater…

Et qui nous tire dessus ! Bordel de M...

Décrié comme un naufrage avant même sa sortie pour avoir réactualisé un classique du film catastrophe maritime des années 70, ce remake submersible n'est pas le pire de 2006, n'oublions pas d'abord les inutiles Antartica, prisonniers du froid, Terreur sur la ligne, Pulse, La Malédiction, The Wicker Man ou Fog... Comme son ainé, la version de 2006 prend pour modèle un paquebot transatlantique de son époque, L'Aventure du Poséidon prend en référence et pour décors l'Old Lady, Royal Mail Ship Queen Mary. Poséidon s'inspire lui forcément du Dernier Transatlantique, RMS Queen Mary 2 notamment pour ses impressionnants décors et pour l'aspect extérieur du navire qui est incroyablement mis en valeur numériquement par les sociétés d'effets spéciaux Industrial Light & Magic & Moving Picture Company lors du plan-séquence en générique d'ouverture et les nombreuses séquences de submersions.
Sur la musique enivrante du compositeur Klaus Badeltun ce format 90 minutes va à l'essentiel pour clouer le spectateur à son fauteuil, pas de longueur embarrassante, Poséidon navigue sur une mise en scène inspirée de Petersen, grand spécialiste des embruns maritimes. On se sent impliqué dans ce parcours du combattant, au cœur de l'action qui coule à flots dans les renversants décors immergés de William Sandell, aux côtés des survivants (comme par hasard d'anciens marin et pompier ou architecte !) escaladant les coursives inondées et d'une distribution qui les incarnent notamment avec les excellents Russell & Dreyfuss. Poséidon déçoit cependant dans son dernier acte à tours de force, à la fois trop spectaculaire, prévisible et improbable, ça coule définitivement le sauvetage dans des séquences plus invraisemblables les unes que les autres (la libération dans le conduit d'aération ou l'explosion de l'hélice). Malgré des qualités techniques certes indéniables et l'élimination aléatoire du casting, la superproduction prend l'eau car la dimension psychologique est réduite à sa plus simple expression, à l'inverse du grand frère de 72 qui prenait son temps et reposait sur des personnages beaucoup plus consistants.
Pour finir, le succès de son exploitation s'éleva quand même à 182 millions de dollars de recette mondiale, pas assez pour engendrer des bénéfices juste pour solder les dépenses de production et une partie de la campagne de promotion. Enfin tout cela nous épargnera la production du remake suite de 1979, Le Dernier Secret du Poséidon qui compte parmi l'un des plus gros échecs commerciaux de l'époque avec seulement 2 millions de dollars de recette qui mirent fin à la veine catastrophe des seventies.

Prêt larguez !