Après la première guerre mondiale, un photographe gagne sa vie en photographiant des défunts récents. Choisi pour représenter la Hongrie aux Oscars 2022, Post Mortem est un film d'épouvante assez impressionnant et passionnant jusqu'à ce qu'il s'emballe et cède à la surenchère dans des visions macabres à répétition. C'est d'abord une œuvre soignée qui ne fait aucune faute de goût dans sa reconstitution d'un petit village hongrois décimé par la grippe espagnole. Les premières manifestations de l'au-delà sont plutôt bien amenées dans cette histoire de fantôme et tout est dans l'équilibre entre le réalisme historique et le paranormal. Mais, dans la dernière partie du film, les mauvais esprits ont manifestement pris le contrôle et Post Mortem devient un film d'épouvante quasi lambda et avec effets terrifiants à la clé, parfois à la limite du ridicule, dans un scénario qui, d'étrange, passe à définitivement opaque. L'humour y est alors involontaire (quoique, vu la dernière scène) et il n'est plus question de trembler ni même de s'interroger, malgré une certaine beauté visuelle si l'on est adepte d'images morbides. Un film original tout de même, avec son contexte historique, qui tranche avec le tout venant de l'horreur.