C'était mon premier film Hongrois, et je suis content de voir qu'il sortait assez franchement des sentiers battus, avec un thème vraiment bizarre (la photographie de portraits de familles avec des cadavres) et un cadre de post-WWI rural comme on en voit pas tous les jours.
D'un point de vue formel, le film est propre et essaye pas mal de choses. C'est plutôt bien filmé, l'action est claire et l'ambiance sombre et glacée de ce morne village en pleine déliquescence est efficacement retranscrite.
Quand il est question de mettre en image l'horreur et le surnaturel, Peter Bergendry ne manque pas d'idées et aligne les belles images et quelques trouvailles visuelles avec des effets vraiment saisissants... quand ils ne sont pas surexploités. Car son problème, c'est qu'il ne sait pas s'arrêter et que le film se montre de plus en plus redondant et démonstratif au cours de ses interminables 115 minutes qui m'ont semblé durer au moins 30 de plus. La première fois qu'on voit quelqu'un flotter et se faire manipuler par les fantômes, c'est très cool. La 38ème fois, ça l'est déjà beaucoup moins.
Et ce n'est pas le seul problème du film : le rythme s'effondre complètement après la première moitié et s'enlise dans une enquête assommante où notre séduisant photographe va interroger les villageois un par un, même quand ils n'ont rien à raconter. On a aussi des ellipses bizarres et incompréhensibles, et ce n'est pas aidé par l'écriture approximative des personnages et le casting en roue libre.
L'acteur principal n'a pas toujours l'air de savoir ce qu'il fait là et semble plus perplexe qu'effrayé pendant la plupart des scènes de possession. La gamine, quant à elle, voit son village ravagé par des apparitions spectrales mais garde son sourire émerveillé et semble super contente d'être sur un plateau de tournage. On pourrait aussi discuter de l'utilité de la scène d'intro sur le champ de bataille qui ne semble exister que pour finir de dépenser le budget.