Le début du film, son accroche, sont un régal. Une photo haute en couleur pour dessiner des personnages très second degré qui éblouissent l'écran.
D'un même trait de crayon, ils ne ressemblent à rien, ils ressemblent à leur manipulateur : mis à part Luchini et Depardieu, les acteurs prennent le pas sur leur personnage. Deneuve fait du Deneuve, Godreche fait du Godreche. Luchini fait du Depardieu et vice-versa.
Bref, ce pitch vaut le coup d'oeil. La prise en main de Deneuve sur l'usine vaut, certes, tous les discours féministes à venir, mais elle assume pleinement sa capacité à se transformer depuis un non-rôle de femme vers un statut bien plus affirmé, jusque dans ses révélations les plus honteuses; on arrive là alors au 2/3 du film mais la messe est déjà dite. Le scénario ne propose plus rien, le pitch est passé, le pitch est dépassé.
Film presque trop prometteur - les épaules d'un seul homme, osa-t-il, ne seront pas assez pour calibrer autant de statures cinématographiques.