Je ne sais pas si c'est la porte d'entrée idéale pour le cinéma de Roy Andersson mais l'affiche me donnait beaucoup trop envie.
C'est un style qui peut énerver parce que c'est "facile", et en même temps je me suis senti sincèrement charmé par une bonne partie du film. On a des scénettes en plan fixe qui s'enchainent, sans trop de lien entre elle, avec une ambiance très calme même lorsqu'il s'agit de mort à l'écran, et c'est aussi beau que terne.
J'ai rarement vu des plans aussi propres, cadrés à la perfection avec des rues très propres sans pour autant faire fausses. C'est comme si cette photo numérique parfaite était un voile de poussière sur tout ce qui pourrait sembler vrai à l'image. Ça donne un rendu très élégant, proche d'un tableau, pour chaque nouvelle scène.
Comme le film est court, je n'ai pas eu le temps de trouver ce voyage au dessus d'une ville et à travers le temps ennuyeux ou gênant, j'ai au contraire plutôt été saisi par la beauté de tout ça. Le prêtre en pleine perte de foi ou toutes les scènes liées à la guerre sont des aspects particulièrement réussis du film.
Ce n'est pas un chef-d’œuvre pour moi parce que je sens que c'est le genre de film qui me fait une forte impression au visionnage qui va s'estomper avec le temps, mais cette image très singulière dont une poésie immédiate se dégage a le mérite d'être un peu à part dans le cinéma mondial.