Deux villages voisins Trocpont-sur-Tescou et Tourtour-les-Bains se font une guerre sans merci concernant les matchs de rugby depuis un siècle. Cette année [2023] est l'occasion du jubilé, à ne surtout pas perdre, mais Tourtour est clairement en position de faiblesse. Jusqu'à l'arrivée inopinée de migrants dans ce village qui pourrait tout faire changer.
Bien que Pour l'honneur ne révolutionne pas le cinéma, il est néanmoins bienvenue en portant un regard bienveillant sur l'Autre. En l'occurrence ces migrants qui fuient des pays en guerre, que plusieurs personnes racistes rejettent et que que le village de Tourtour accueille les bras ouverts. C'est un peu, toutes proportions gardées, comme si Philippe Lioret faisait un film sur le rugby avec une touche sociale, qui fait un peu penser à Welcome. Parce que Philippe Guillard est un ancien rugbyman, dont son premier film Le fils de Jo en faisait un sujet central, et il retrouve son fameux Sud-Ouest, où le football est pour ainsi dire banni. C'est porté par la truculence de Olivier Marchal, à la fois le barman et l'entraineur de cette équipe de bras cassés, qui sait toujours bien faire les grandes gueules, ainsi que Olivia Bonamy qui incarne son épouse.
A l'image de ces migrants vraiment sympas, voire touchants pour certains, le film respire une grande gentillesse pour ces personnages, parfois amusants comme Mathieu Madénian qui est le bras droit de Olivier Marchal, ou qui se rendent compte que le racisme c'est du caca.
Mais là où les scènes dans le village sont assez simples, celles où il y a des matches de rugby sont plus soignées, et on sent là la passion du réalisateur, notamment pour rendre didactique les règles de ce sport.
Même si c'est au fond assez simple, les migrants sont gentils et les racistes des cons, Pour l'honneur a tout du film sympatoche, qui ne mange pas de pain, ni de pâté, mais qui permet de passer un bon petit moment. Même si la médecin d'origine syrienne demande à limiter la bonne chère...