Le Bon.
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Western historique, c'est le premier non pas en date mais en importance, qui a fondé le genre nommé stupidement "spaghetti", car il n'était pas le premier western italien, mais les précédents n'étaient en général que de pâles imitations des films hollywoodiens. Sergio Leone a donc imposé un genre nouveau en lui donnant ses lettres de noblesse, inspiré du baroque et de l'opéra, ce qui relança le genre jusqu'au début des années 70, et il signa le film sous le pseudonyme de Bob Robertson, car à cette époque, le produit devait paraître américain. Même s'il n'a pas encore pris totalement ses marques, Leone semble sûr de lui ; les personnages, les codes, l'intrigue, la musique étaient là, magnifiés par un jeune acteur de séries télévisées américaines, Clint Eastwood que Leone avait vu dans la série Rawhide. Le film réunissait donc pour la première fois le réalisateur Sergio Leone, le décorateur Carlo Simi, le compositeur Ennio Morricone et l'acteur Clint Eastwood, marquant le début d'une collaboration durable et fructueuse. Tourné avec un budget dérisoire de 200 000 $, Pour une poignée de dollars réutilisait le décor d'un film espagnol de série B au nord de Madrid, en s'inspirant librement d'un film de samouraïs d'Akira Kurozawa, Yojimbo que Leone avait vu à Rome en 1963 ; et comme on avait oublié de régler la question des droits, il s'ensuivit une bataille juridique aux termes de laquelle Kurozawa obtint les droits de distribution pour tout l'Extrême-Orient où le film eut un énorme succès. La carrière de Clint stagnait lorsqu'il joua dans Rawhide, et malgré quelques réticences à l'égard du scénario, il prit le risque de jouer dans ce western italien, en insistant sur le fait que son personnage gagnerait à être laconique et distant.
Lorsqu'il sortit aux Etats-Unis en 1967, le film fut éreinté par la critique, mais le public lui, découvrit une forme nouvelle de conte moderne avec un antihéros plein de panache, une façon de filmer novatrice (à Hollywood, il était interdit de montrer un type se faire abattre de face, Leone ignorant ce détail de censure, montrait le revolver en premier plan tirer directement sur le type en face, un plan génial qu'il réutilisera dans ses autres films) ; on découvrit aussi une partition musicale étonnante, avec guitare Stratocaster, claquements de fouet, cloches, choeurs et sifflements portés par une trompette mexicaine qui étaient à l'opposée des musiques symphoniques traditionnellement utilisées dans les westerns hollywoodiens. De même que le nom de Joe de la version italienne disparut au profit de L'homme sans nom. Bref, voila un western par endroits pas totalement abouti mais contenant suffisamment d'éléments pour lancer la "machinerie Leone" vers la gloire.
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le 23 oct. 2016
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