Je suis allée voir ce film par défaut. Je me doutais que ça ne volerait pas très haut, je pensais que ça pourrait peut-être quand même être mignon et distrayant. Alors.
Jamel (non pardon, c'est quoi le nom du héros ? bref, Jamel) est donc un petit simien en situation de handicap physique, mais apparemment le seul capable d'utiliser son cerveau. Les outils, la marche, le feu : tout, c'est lui. Jusque là, le message est assez clair : la loi du plus fort c'est mal, être créatif c'est mieux. En plus du coup, il est gentil, il partage avec les autres, il est contre le meurtre (sauf des lapins pour le plaisir gustatif, faut pas déconner). Le parfait petit héros précurseur d'une jolie humanité affranchie de ses traditions qui le mettraient lui en situation d'oppression.
Sauf qu'il n'est pas toujours contre les oppressions. Mais le pire, c'est que ça n'a pas l'air d'avoir effleuré l'esprit réalisateur. Il domestique le chien-loup en lui brûlant la gueule. Il brûle aussi sa petite-amie à plusieurs reprises, "pour tester un truc", hahaha. Petite-amie qu'il a sauvée, tel un chevalier bien conventionnel, d'ailleurs, avant de la POURCHASSER PENDANT UNE SEMAINE. Il fallait bien ça pour qu'elle devienne tout à coup super sympa envers lui et qu'il puisse la mettre en cloque. Il parle d'ailleurs à son gros bedon : "et t'empêches maman de sortir !" hihihi.
Le seul véritable ennemi, qui crève à la fin, ben... C'est unE méchantE. La "folle", la "sorcière". Le seul personnage féminin important, au-delà de la bien-aimée. (Après, il y a quelques femelles qui se font belles et qui rêvent de plaire au roi.) Au fait pourquoi elle serait méchante ? C'est quoi son intérêt à elle, dans le maintien de ce pouvoir des rois, là ? Ah ouais, aucun, lol. (Et si encore c'était la seule incohérence... Les autres critiques ne se sont pas privées d'en faire des listes.)
Voilà pour le message so subversif.
Côté animation. Il y a des petits trucs rigolos avec les animaux préhistoriques fantaisistes. Du coup, malgré une qualité du siècle dernier, des plans serrés trop longs, et des paysages trop plats, parfois j'ai pu un peu rire.
Ah oui, le rire... C'est un film fait par un humoriste, quand même ! Hélas, le français volontairement crasse, au bout d'un moment, c'est un peu réchauffé.